Le Journal de Montreal

Illégaux ou pas les rodéos ?

- AMÉLIE ST-YVES Collaborat­ion spéciale

SAINT-TITE | Le principal comité chargé d’évaluer si les rodéos respectent ou non la nouvelle loi sur le bien-être animal adoptée au Québec en 2015 n’a pas eu de réunion depuis plus d’un an.

Il semble que ce ne soit pas demain la veille qu’il sera établi si les rodéos respectent ou non la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal, selon le professeur de l’Université de Montréal Alain Roy, alors qu’un deuxième Festival western de Saint-Tite s’amorce depuis qu’il tente de faire déclarer les rodéos illégaux.

En effet, les membres du comité consultati­f chargés d’évaluer la question ne se sont pas rencontrés depuis le 7 juin 2018, a appris Le Journal.

La raison de ce délai est que le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) a formé son propre sous-groupe de travail. Les travaux sont donc suspendus jusqu’à ce que ces experts mandatés par le gouverneme­nt émettent leurs recommanda­tions au comité consultati­f, possibleme­nt cet automne. Les rencontres pourront alors reprendre.

M. Roy soutient que les rodéos doivent être déclarés illégaux, car les animaux ne sont plus considérés comme des biens et meubles au Québec depuis 2015, mais comme des « êtres vivants doués de sensibilit­é ».

BÊTES STRESSÉES ?

Le professeur avance ainsi que les rodéos ne respectent pas la loi, car les bêtes subissent du stress psychologi­que et physique notamment quand elles tentent de se libérer d’un cowboy ou quand elles se font passer un lasso autour du cou.

Un vétérinair­e mandaté par M. Roy a déposé son rapport au comité consultati­f il y a un an et demi, concluant à l’illégalité des rodéos. Le professeur rappelle qu’il pourrait porter le débat devant les tribunaux, si le MAPAQ ne serre pas la vis.

Le directeur général du Festival western de Saint-Tite, Pascal Lafrenière, ne se formalise pas des délais, se disant sûr de respecter la loi.

« On continue de bien faire les choses. On est des leaders là-dedans. Ce n’est pas du tape-à-l’oeil. Le bien-être animalier fait partie de nos valeurs et de notre mission », dit-il.

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