La partie n’est pas gagnée d’avance pour ceux qui recrutent des arbitres
Le retard dans les inscriptions d’officiels inquiète de nombreuses organisations
L’essoufflement de l’intérêt pour devenir arbitre au hockey cause bien des maux de tête aux organisations qui recrutent.
L’an dernier, on comptait 4310 officiels au Québec, dont 749 dans la région de Québec–Chaudière-Appalaches. Avec près de 10 000 parties à arbitrer, c’est la région où les besoins sont les plus grands.
À quelques semaines de la reprise des activités, Hockey Québec–Chaudière-Appalaches (HQCA) est à 56 % des inscriptions chez les officiels par rapport à l’année dernière.
Pierre-Olivier Bouchard, arbitre en chef, ne cache pas une certaine inquiétude. À cette période-ci de l’année, il préférerait être autour de 75 %.
Pour stimuler les inscriptions d’officiels, l’organisation innove cette année. Plusieurs mesures ont été mises en place, comme le tirage de bourses d’études.
PROBLÈME GÉNÉRALISÉ
« On a une pénurie d’arbitres par manque d’intérêt tout simplement. Il faut arrêter de penser qu’on est en compétition avec les Tim Hortons et les McDonald’s puisqu’eux aussi vivent la pénurie », dit-il.
En réalité, les arbitres souffrent d’un manque de valorisation, estime M. Bouchard. Même si les parents ne sont pas toujours d’accord avec les décisions rendues sur la glace, il faut admettre que leur rôle est pourtant essentiel.
Selon lui, le comportement de certains parents dans les gradins n’aide pas à renverser la tendance. Cette année, tous les arbitres de moins de 18 ans de la région Québec–Chaudière-Appalaches porteront un brassard vert fluo.
« C’est pour dire aux parents : “Si tu cries après cet arbitre-là, n’oublie pas que tu cries après un enfant” », poursuit M. Bouchard.
L’organisme HQCA prépare une campagne de sensibilisation qui sera lancée bientôt. Il s’agit d’un projet pilote qui a déjà été essayé au baseball et qui a généré des résultats positifs. D’autres régions surveillent de près cette initiative.
« Ce sont de nouvelles choses que l’on fait. Le manque d’arbitres n’est pas lié à la pénurie de main-d’oeuvre. La vraie source du problème, c’est parce qu’on ne s’en occupe pas. Si les jeunes n’ont pas d’intérêt, ils décrochent », a ajouté M. Bouchard.
L’autre initiative consiste à mettre en oeuvre une gestion plus efficace des parties en les centralisant davantage, ce qui relâcherait un peu de pression sur le bassin disponible.
Jusqu’à présent, il est rare qu’une partie ait été annulée parce qu’il n’y avait pas d’officiels.
« On finit toujours par s’arranger, mais si le nombre d’inscriptions n’augmente pas, c’est sûr et certain que ça pourrait arriver qu’on en annule », a affirmé l’arbitre en chef, qui espère bien ne pas se rendre là.
La pénurie d’officiels, qui touche le hockey mineur et scolaire, est similaire dans la plupart des régions du Québec, a-t-il ajouté en terminant.