Hydro garde le cap
Pas question d’aller devant la Régie de l’énergie
Hydro-Québec n’a toujours pas l’intention de se présenter devant la Régie de l’énergie pour déposer un dossier tarifaire cette année.
« Dans le contexte du gel proposé, ce n’est pas dans nos plans », a indiqué hier au Journal un porte-parole d’Hydro-Québec, Serge Abergel.
La société d’État soutient toutefois que si la Régie de l’énergie lui demande de le faire, elle se pliera à sa décision.
Cette année, la société d’État n’a pas déposé de demande tarifaire devant le tribunal réglementaire, invoquant le projet de loi 34 déposé le 12 juin dernier par le gouvernement Legault.
Le projet de loi 34, qui n’est toujours pas adopté, prévoit notamment un gel de tarifs d’électricité pour l’an prochain et une augmentation à l’inflation lors des quatre années suivantes.
REQUÊTE DEVANT LA RÉGIE
Hier, trois importants regroupements de consommateurs d’électricité ont déposé une requête devant la Régie pour réclamer une baisse des tarifs d’Hydro-Québec de 4,9 %.
Option consommateurs, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité (AQCIE) soutiennent qu’Hydro-Québec doit se présenter devant la Régie pour y déposer sa demande tarifaire annuelle, comme elle l’a fait depuis 15 ans.
Selon les trois organisations, Hydro-Québec se dirige tout droit vers l’accumulation d’un nouveau trop-perçu de 624 millions $ pour l’année 2020-2021 si le gel tarifaire prévu au projet de loi 34 (Loi visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité) est appliqué.
PAS D’INTERVENTION
Les trois organisations demandent d’ailleurs au ministre de l’Énergie, Jonathan Julien, de rappeler à l’ordre Hydro-Québec pour qu’elle se présente devant le tribunal réglementaire.
Joint par Le Journal, le ministre Julien a dit s’en remettre totalement à l’indépendance de la Régie de l’énergie.
« La Régie de l’énergie est un tribunal administratif indépendant. Un processus est en place pour encadrer la tenue d’audiences en cas de demandes comme celles qu’ont déposées hier des organismes, et c’est la Régie qui en est responsable », a-t-il expliqué.
Le projet de loi 34 était une réponse du gouvernement Legault pour régler la question des trop-perçus d’Hydro-Québec.
Dans l’opposition, la CAQ avait calculé que de 2008 à 2016, les clients d’Hydro-Québec avaient payé plus de 1,5 milliard $ de trop sur leur facture d’électricité.