Le Journal de Montreal

De l’importance de l’écriture

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Dans une de vos rubriques, vous mettiez en relief les nombreux bienfaits de l’écriture pour les personnes souffrante­s. Ça m’a fait penser à un texte que j’avais moi-même pondu sur l’écriture et que je joins à mon envoi. J’ai toujours écrit et sur des sujets variés. L’écriture comble mes moments de solitude. Elle me sert de compagne, de motivatric­e, ainsi que pour réparer les choses qui vont moins bien. L’écriture est indispensa­ble à ma vie autant qu’à la main dont je me sers pour écrire.

Il y a quelques jours, je recevais une lettre qui me disait : « Excuse mon retard, mais je ne suis pas comme toi, qui écris comme si tu descendais une rivière calme, et en douceur. » Évidemment, j’étais fier de cette comparaiso­n, sans pour autant m’enfler d’orgueil, conscient que je suis de l’impossibil­ité qu’ont certains de s’exprimer par l’écriture.

Bien des gens n’ont pas eu la chance que j’ai eue d’apprendre à écrire dans leur enfance. Autre facteur non négligeabl­e pour pouvoir écrire, c’est la faculté de penser doublée d’une certaine dose d’imaginatio­n. Il faut cependant reconnaîtr­e qu’avec la quantité de nouveautés mises sur le marché, la main a perdu beaucoup de ses adeptes qui se sont tournés vers la tablette et tous les autres gadgets électroniq­ues qui occupent l’espace.

Ce n’est pas un don de savoir écrire à la main, mais le fruit d’un apprentiss­age qui s’amorce dans l’enfance. Je me rappelle mes cahiers d’écolier, garnis de traits pour que notre écriture ne dépasse pas les lignes. Je me rappelle aussi le grand tableau noir où la maîtresse alignait les lettres (ta-té-tito-tu) pour nous les enseigner avec sa baguette en bois. Jamais à cette époque je n’aurais pu imaginer combien l’écriture serait capitale pour moi dans ma vie d’adulte.

On peut écrire sur tout : nos idées, nos pensées, les événements de notre vie, nos joies, nos peines, nos tracas, etc. J’écris beaucoup de textes grâce aussi à l’instructio­n que j’ai reçue dans ma jeunesse. Il m’arrive de faire des fautes et je m’en excuse, mais ça ne m’enlève pas le goût d’écrire. Ne laissez jamais une feuille de papier et un crayon près de moi, car je vais vite trouver un sujet pour noircir cette feuille. Merci à toi l’ami lointain pour ces mots qui m’ont rappelé ma jeunesse, cette jeunesse qui a éveillé mon désir pour l’écriture.

Claude Martin

Merci, Claude, d’avoir ainsi partagé votre passion avec nous. Vous êtes un exemple éloquent pour illustrer les bienfaits de l’écriture. Et pour apaiser les craintes de ceux et celles qui n’ont pas comme vous développé cet art de coucher leurs pensées sur le papier dès l’enfance, je leur signale qu’une fois qu’ils auront fait leurs premières tentatives d’écriture, leur envie d’y retourner viendra d’elle-même quand ils éprouveron­t le sentiment de libération que l’écriture provoque.

Les lois ne remplissen­t pas toujours bien leur rôle

Cette « Aidante épuisée », qui vous écrit ce matin pour dire à quel point la loi sur l’aide médicale à mourir est imparfaite a raison. Dans des cas comme celui de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer qui ne peut plus en faire la demande, elle se retrouve dans l’obligation d’en prendre soin jusqu’à épuisement. Qu’on ne s’étonne pas de voir un Michel Cadotte poser un geste radical pour soulager sa femme. C’est bien de lui dire d’aller chercher de l’aide, mais vous auriez pu l’inviter à faire remplir par sa mère, les Directives médicales anticipées. Comme ça, le doute quant à son manque d’envie de continuer à vivre ainsi serait dissipé.

Anonyme

Deux autres lecteurs m’ont fait la même suggestion. Malheureus­ement, c’est impossible à faire pour une personne atteinte d’Alzheimer puisque la loi dit « Seule une personne majeure et apte à consentir à des soins peut exprimer ses directives médicales anticipées ».

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