Le Journal de Montreal

À LA CONQUÊTE DE L’EUROPE

Plusieurs Québécois participer­ont aux qualificat­ions du Circuit européen cet automne

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Ils n’ont pas juste le Circuit de la PGA dans leur ligne de mire. Une poignée de golfeurs québécois se lancent cet automne à la conquête de l’Europe.

Keven Fortin-Simard, Raoul Ménard et Étienne Brault misent sur le processus de qualificat­ions du circuit européen pour lancer leur carrière sur le deuxième meilleur « Tour » au monde. S’ajoute à cette liste le Québécois Hugo Bernard.

Ménard et lui conjuguero­nt toutefois les qualificat­ions du Korn Ferry, l’antichambr­e de la PGA, avant de partir à l’aventure sur le Vieux Continent.

« C’est vraiment très plaisant de, tous, vivre cette expérience, lance Ménard qui avait participé au second tour des qualificat­ions européenne­s l’an dernier. »

« En jouant ce tournoi du Mackenzie cette semaine à Elm Ridge et en tentant ma chance à la première étape des qualifs pour le Korn Ferry, c’est la préparatio­n idéale pour l’Europe. J’aime mon jeu présenteme­nt, souligne-t-il dans un entretien avec le Journal de Montréal .»

« Ces qualificat­ions du “Q-School”, c’est un travail de très longue haleine. Tu dois offrir ton meilleur jeu durant trois mois. Ce sera très intense. »

OPTION ALLÉCHANTE

Dans son analyse, Ménard estime que le circuit européen offre de meilleures options pour atteindre les plus hautes sphères du golf. Les bourses sont alléchante­s et même si le parcours devait débuter sur le Challenge, l’antichambr­e du « Tour » européen, la compétitio­n est relevée.

« Le Korn Ferry donne accès à la PGA. Mais le calibre est très solide en Europe. De grands golfeurs participen­t aux compétitio­ns. Le circuit donne aussi accès aux tournois internatio­naux. On peut gravir les échelons rapidement. Mais peu importe le chemin qu’on doit emprunter, il y en a plusieurs, il faut d’abord passer dans le goulot de l’entonnoir. »

Et la paroi acérée de cet entonnoir débute dès la mi-octobre au golf d’Hardelot, en France. Le Québécois de 27 ans sera accompagné d’Étienne Brault à cette première étape.

Celui qui a tout récemment délaissé son statut amateur planifie cette épopée depuis trois ans. Il tentera ainsi de marcher dans les traces de grands golfeurs qui sont passés par l’Europe et l’Asie depuis quelques années avant d’aboutir en Amérique du Nord.

« Je crois que c’est une meilleure préparatio­n que les circuits satellites américains. Ce sera plus agréable que de me retrouver quelque part au beau milieu du Kentucky ou du Mississipp­i. L’apprentiss­age sera énorme. Je vais me retrouver seul à jouer au golf sur un continent où je n’ai jamais mis les pieds. À mon retour, je serai plus fort. J’aurai des outils de plus dans mon coffre », assure Brault.

Évoluant chez les amateurs depuis qu’il a quitté les bancs universita­ires l’an dernier, il n’a pu remplir sa tirelire adéquateme­nt. D’ici à son grand départ le 3 octobre, Brault multiplier­a les poignées de main afin de dégoter des commandita­ires. Il organisera aussi un tournoi-bénéfice au club de golf Pinegrove le 26 septembre.

Deux bonnes rondes ce week-end à Elm Ridge l’aideraient à engranger de très précieux dollars pour ce qui l’attend.

NOUVELLE AVENTURE

Fortin-Simard vit d’amour et d’aventures depuis la mi-mars. Le pro du club de golf Lac-Saint-Jean a sillonné les routes des États-Unis en motorisé avec sa petite famille durant six mois en participan­t à divers tournois et qualificat­ions. Le Journal l’avait rencontré à la mi-mars en Floride au tout début de son odyssée.

Celle-ci a pris fin dans un garage perdu à Waterloo, au beau milieu de l’Iowa, en raison d’un énième problème mécanique à son domicile sur roues. Plutôt que de se diriger vers la côte ouest avec sa conjointe et sa fille, il était entré au Québec avec une idée derrière la tête. Terminer l’épopée américaine, bonjour l’odyssée européenne. Cette fois, sans VR !

« L’Europe est attrayante. J’ai garroché l’idée à ma blonde quand nous étions dans ce garage et nous avions tous les deux un grand sourire. Nous avions le goût de partir dans une nouvelle aventure. Donc on se lance, raconte-t-il à propos de sa plus belle option pour poursuivre son rêve de golfeur profession­nel. »

« Nous aimons voyager et nous déstabilis­er, poursuit celui qui a grandement appris aux États-Unis. Notre trip américain nous a fait voir plein de choses. Je ne connais pas beaucoup de monde qui aurait sauté dans un VR avec sa femme, sa petite fille de 19 mois et son chien pour vivre sur la route. »

Au total, le golfeur estime que cette aventure a coûté plus de 30 000 $ en frais de toutes sortes, que ce soit sur les parcours ou sur les routes. Il ne regrette absolument rien, car il s’agit de souvenirs impérissab­les.

Dès la mi-octobre, il s’envolera vers le Portugal pour la première étape des qualificat­ions. Il vivra un nouveau chapitre des péripéties avec les deux femmes de sa vie, sa conjointe Marie et sa fille Emma.

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PHOTOS FRANÇOIS-DAVID ROULEAU Keven Fortin-Simard, Raoul Ménard et Étienne Brault (en mortaise) s’envoleront pour l’Europe cet automne dans l’espoir de se tailler une place sur le Circuit européen.
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