100 ans de bagels faits à la main
La 4e génération de la famille propriétaire de Fairmount Bagel prête à poursuivre la mission
Une famille propriétaire d’une boulangerie mythique de Montréal, qui roule 12 000 bagels à la main quotidiennement, fêtait son 100e anniversaire, hier.
« Je suis venue [à Montréal] il y a 17 ans et j’étais venue manger des bagels avec mon ami Sasha [Dyck]. Je reconnais l’endroit, rien n’a changé. Nous voulions revenir aujourd’hui », lance Justine Fung, originaire de Vancouver.
Hier, une partie de l’avenue Fairmount Ouest était fermée afin de souligner le 100e anniversaire de la mythique boulangerie Fairmount Bagel. Que ce soit pour déguster le classique bagel aux graines de sésame ou encore le nouveau aux graines de citrouilles, canneberges et oranges, tous les clients avaient le sourire aux lèvres.
Des gens d’aussi loin que du Texas, de la France et de la Jamaïque s’étaient déplacés pour déguster le traditionnel mets montréalais.
« On a des clients de partout dans le monde. Hier, nous avions une cliente de l’Australie, elle avait acheté 10 douzaines pour mettre dans sa valise », dit fièrement le copropriétaire Irwin Shlafman.
100 ANS
En 1919, le grand-père d’Irwin et Rhonda Shlafman, Isadore Shlafman, est débarqué par bateau de la Russie, sans argent. Boulanger de métier, l’homme ne se trouvait pas d’emploi. Il s’est donc construit une cabane en bois sur le boulevard Saint-Laurent. Il y a travaillé pendant 30 ans.
Ensuite, il s’est acheté une maison sur l’avenue Fairmount. Le commerce est toujours à cet endroit. Depuis 1980, il n’y a même pas de serrure à la poignée de porte, puisque la boulangerie ne ferme jamais.
« Le serrurier était venu et il commençait à percer la porte. Je lui ai dit : “Non, ne perce pas”. Ça fait un an qu’on ne ferme pas. Si jamais on a besoin de fermer, on t’appellera. Ça fait presque 40 ans et on ne l’a jamais rappelé », raconte le copropriétaire de 63 ans.
AUJOURD’HUI
Un siècle plus tard, mis à part le bagel qui est un peu plus gros et qu’il y a un peu plus de sel dans la recette de la pâte, tout est encore cuisiné à la main.
Puis, malgré la demande qui augmente sans cesse, les copropriétaires ne souhaitent pas vendre leur secret.
« Oui, des gens veulent ouvrir des franchises. Mais ce n’est pas pour le moment. Nous sommes à la 4e génération. Pour nous autres, ça fait 40 ans que nous sommes en affaires et nous sommes bien ici », conclut M. Shlafman.