Le Journal de Montreal

Un séjour santé au Québec pour un ado de Tchernobyl

Celui qui réside à 300 km de la centrale nucléaire a passé un été de rêve à Blainville

- SIMON DESSUREAUL­T Collaborat­ion spéciale

BLAINVILLE | Un adolescent de 15 ans qui vit à 300 kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl a passé son été dans les BassesLaur­entides, loin des radiations de sa ville encore contaminée par la catastroph­e nucléaire de 1986.

« Je veux revenir ici l’an prochain, j’ai adoré ça », a confié Aliaksandr Vasilenka, qui vit à Tchaussy, un village de 10 000 habitants en Biélorussi­e, près de la frontière ukrainienn­e.

Du 23 juin au 9 août dernier, un couple de Blainville ainsi que leurs deux adolescent­s de 12 et 15 ans l’ont accueilli dans le cadre du projet de l’organisme Séjour Santé Enfants Tchernobyl (SSET).

Rappelons que, le 26 avril 1986, l’explosion d’un réacteur de la centrale de Tchernobyl, située à l’époque en République socialiste soviétique d’Ukraine en URSS, a provoqué la libération d’importante­s quantités d’éléments radioactif­s dans l’atmosphère.

Arrivé avec une paire de culottes courtes, un chandail et un pantalon ainsi qu’une grosse valise de cadeaux pour sa famille d’accueil en guise de remercieme­nts, Aliaksandr a eu la chance de bénéficier d’un nettoyage dentaire, de voir un chiroprati­cien, de passer un examen de la vue pour obtenir des lunettes, notamment.

PLEIN AIR

« On ne connaît pas l’état de santé d’Aliaksandr, mais son grand-père a eu un cancer et il ne l’a jamais connu », a expliqué Chantal Roberge, enseignant­e au primaire, qui a aménagé cet été une chambre pour Aliaksandr dans sa maison de Blainville.

« Ils m’ont aidé à vite me dégêner. J’ai aussi découvert plein de mets culinaires comme les fajitas et les crevettes », a ajouté Aliaksandr, alors qu’il n’a cependant pas goûté à la poutine québécoise.

L’adolescent rêve un jour d’étudier en informatiq­ue dans une université à Moscou.

La famille Roberge-Raymond a donc donné la chance à Aliaksandr de faire beaucoup d’activités de plein air comme du camping, du bateau, du kayak, de la planche nautique, en plus d’être allé à La Ronde.

Il a également pu se baigner dans la piscine de la résidence familiale et sauter sur la trampoline avec Megan, la fille de 12 ans du couple.

PAUSE SANTÉ

Le but du SSET est d’accueillir des enfants de Biélorussi­e afin qu’ils bénéficien­t d’une pause santé loin de leur milieu pollué, a expliqué Joanne Rivest, vice-présidente du SSET.

« Les effets bénéfiques de décontamin­ation (eau pure, air salubre et aliments non contaminés) se prolongent pour le reste de l’année sur le système immunitair­e, selon l’Institut scientifiq­ue Belrad de Minsk », a affirmé Mme Rivest.

« Aliaksandr et sa famille [d’accueil] ont passé un très bel été. Ils auraient tous aimé qu’il soit chez eux plus longtemps, et le départ à l’aéroport a été bien triste », a ajouté Mme Rivest.

Le SSET soutient également que le taux de cancers de la thyroïde est de 125 cas par million d’enfants dans certaines régions biélorusse­s, alors qu’il est d’un ou deux par million d’enfants en moyenne dans le monde.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, SIMON DESSUREAUL­T ?? Loïc et Megan Raymond, Chantal Roberge, Martin Raymond et leur visiteur biélorusse Aliaksandr Vasilenka (à droite), tous souriants sur le bord de la piscine familiale à Blainville.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, SIMON DESSUREAUL­T Loïc et Megan Raymond, Chantal Roberge, Martin Raymond et leur visiteur biélorusse Aliaksandr Vasilenka (à droite), tous souriants sur le bord de la piscine familiale à Blainville.

Newspapers in French

Newspapers from Canada