Le Journal de Montreal

22 mois de taule pour des rêves brisés

Se présentant comme un prêteur privé, le fraudeur ciblait des familles qui voulaient acheter une maison

- MICHAËL NGUYEN

Un fraudeur sans scrupule qui a détroussé pour plus de 100 000 $ des familles qui rêvaient de s’acheter une maison a écopé de 22 mois de prison, au grand soulagemen­t de ses victimes.

« Après 10 ans d’attente, on a fini par obtenir justice », a lancé Jean Donat Marceau, jeudi, au palais de justice de Montréal.

Quelques minutes plus tôt, l’homme était aux premières loges pour voir Michael Barchichat, 37 ans, se faire passer les menottes et prendre le chemin de la détention pour ses crimes remontant à 2008.

À cette époque, Barchichat avait ciblé plusieurs familles qui cherchaien­t à devenir propriétai­res, mais qui n’avaient pas les moyens d’obtenir un prêt bancaire. Se présentant comme un prêteur privé, il leur proposait alors de les aider.

« Il était décrit comme un homme aimable et serviable », a rappelé la juge Linda Despots.

RÊVES ANÉANTIS

Mais une fois qu’il recevait de l’argent pour une prétendue mise de fonds, le fraudeur se volatilisa­it, au grand désarroi de ses victimes qui ont réalisé trop tard qu’elles s’étaient fait avoir et que leur rêve venait d’être brisé.

« Certaines victimes ont dû faire appel à des banques alimentair­es pour nourrir leurs enfants », a noté la magistrate.

CLÉMENCE REFUSÉE REMBOURSÉS

Il a fallu attendre plusieurs années pour que la police arrive à arrêter le fraudeur, qui a longtemps clamé son innocence. Il a toutefois été déclaré coupable de fraude, et c’est à ce moment qu’il a fait part de timides regrets.

« J’ai fait des erreurs, mais j’étais jeune, c’était involontai­re... Je demande votre clémence, Madame la Juge, pardonnez-moi... », avait imploré Barchichat en juin dernier.

Il espérait ainsi s’en sortir avec de la prison à domicile, mais ses paroles n’ont pas attendri la juge.

« Les conséquenc­es sur les victimes ont été au-delà des pertes financière­s, le tribunal se questionne sur la remise en question de l’accusé », a dit la juge en rappelant que ses victimes étaient vulnérable­s et que Barchichat avait agi par cupidité.

Elle l’a donc condamné à 22 mois de prison, soit juste un peu moins de ce que demandait la Couronne. Car après plus de 10 ans, Barchichat a remboursé la presque-totalité des montants fraudés.

« Le mal est déjà fait, on a déjà été à terre, mais récupérer notre argent, après une décennie, c’est extraordin­aire », a commenté M. Donat Marceau, qui a perdu 70 000 $ dans cette affaire.

Une autre victime s’est aussi réjouie de cette conclusion, après avoir souligné avoir « perdu espoir » il y a plusieurs années de cela.

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PHOTO D’ARCHIVES PIERRE-PAUL POULIN L’accusé Michael Barchichat, photograph­ié au palais de justice de Montréal en mars 2018.

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