Les évacuations s’accélèrent face à l’urgence sanitaire
Près de 70 000 personnes ont besoin d’assistance après le passage de Dorian
MARSH HARBOUR | (AFP) Les évacuations se sont accélérées samedi dans les îles ravagées par l’ouragan Dorian près d’une semaine après son passage sur les Bahamas, où les autorités ne cessent de prévenir que le bilan provisoire de 43 morts est amené à grossir « considérablement ».
Les bâtiments du petit aéroport de Marsh Harbour ont souffert lorsque Dorian s’est acharné sur l’île d’Abaco avec des vents à plus de 250 km/h.
Plusieurs hangars ont été soufflés par l’ouragan de catégorie 5, la plus haute, mais la piste est toujours praticable et des centaines de personnes attendaient hier de pouvoir embarquer pour Nassau, la capitale de l’archipel.
« Cela fait presque une semaine maintenant, les gens n’ont pas de nourriture, pas d’eau. Des corps traînent encore, ce n’est pas sain de rester ici », confie à l’AFP une jeune mère de famille, Chamika Durosier, venue prendre l’air à l’extérieur du terminal pour échapper à l’odeur pestilentielle des toilettes, dont les chasses ne peuvent être tirées, faute d’eau.
« Certains dorment ici depuis trois ou quatre jours, le nombre de places est limité dans les avions », poursuit-elle, encore ébranlée par le choc du passage de Dorian.
« EN TRAIN DE MOURIR »
Au port de commerce de Marsh Harbour, plusieurs centaines de personnes attendaient également de partir. « On n’a pas d’eau, pas d’électricité. On est en train de mourir, c’est vraiment catastrophique », témoigne Miralda Smith, une Haïtienne qui doit retrouver son mari bahaméen à Nassau.
Un ferry affrété par le gouvernement, pouvant transporter près de 200 personnes, devait rejoindre la capitale hier. Mais des bateaux de croisière privés participaient aux opérations d’évacuation.
L’un d’eux, de la compagnie Bahamas Paradise Cruise Line, est arrivé hier matin près de Palm Beach, en Floride, avec à son bord plus de 1500 rescapés de Grand Bahama.
Selon l’ONU, au moins 70 000 personnes ont besoin d’une « assistance immédiate » aux Bahamas, soit l’équivalent de la population des îles d’Abaco et de Grand Bahama, les plus durement touchées.
Les autorités de l’archipel craignent que les conditions sanitaires éprouvantes alourdissent encore le bilan humain.
Il s’élevait vendredi soir à 43 morts – 35 à Abaco et huit à Grand Bahama –, mais le premier ministre Hubert Minnis a de nouveau prévenu qu’il était susceptible de s’alourdir « considérablement ».
AIDE INTERNATIONALE
La solidarité envers les Bahamas se mettait en place à travers le monde. Un chargement du Programme alimentaire mondial de l’ONU, avec près de 15 000 repas et des tonnes d’équipement, devait arriver hier sur les îles affectées.
La France a annoncé le déploiement, dans le cadre d’une mission européenne, de plusieurs dizaines de soldats afin de participer aux secours. Et le président Donald Trump a promis l’aide des ÉtatsUnis, dont les gardes-côtes sont déjà à l’oeuvre aux Bahamas.