CHAMPIONNE À 19 ANS
Bianca Andreescu renverse Serena Williams et triomphe aux Internationaux des États-Unis
NEW YORK | Bianca Andreescu est championne des Internationaux de tennis des États-Unis. En battant Serena Williams en deux manches hier en grande finale, elle a officiellement marqué l’histoire en devenant la première canadienne à remporter un titre du Grand Chelem.
Cette victoire de 6-3 et 7-5 ne fut pas gagnée facilement. Après une première manche presque parfaite, elle s’est donné une avance de 5-1 lors du second acte et l’on croyait alors voir l’histoire s’écrire devant nos yeux et ce, beaucoup plus rapidement qu’escompté.
Toutefois, Williams ne compte pas 23 titres du Grand Chelem pour rien. Après avoir effacé une balle de championnat, l’Américaine a brisé Andreescu avant de remporter les trois jeux suivants pour niveler les chances à 5-5.
UN RÊVE DEVENU RÉALITÉ
Tout ça pendant que la foule new-yorkaise se faisait de plus en plus bruyante et hostile. Mais la Canadienne âgée de 19 ans, comme elle l’a fait si souvent durant le tournoi, a trouvé le moyen de stopper l’hémorragie et de remporter les deux jeux suivants pour devenir la nouvelle reine de Flushing Meadows.
« J’ai visualisé ce moment tellement souvent : jouer une finale contre Serena. C’est tellement fou ! a-t-elle déclaré en entrevue après le match, avant d’éclater en sanglots. Je rêve de ça depuis si longtemps. Comme je l’ai dit, quand j’ai gagné l’Orange Bowl (en 2015), j’ai vraiment commencé à croire que je pouvais atteindre ce niveau. Depuis ce jour, je le visualise presque quotidiennement. De voir enfin ce rêve devenir réalité est tout simplement fou. »
Rappelons qu’après sa victoire à l’Orange Bowl, elle avait reproduit un chèque du US Open dont elle ajustait le montant chaque année, se voyant un jour remporter le véritable magot. Hier, elle l’a finalement reçu, le vrai chèque, celui qui lui permettra d’empocher 3,85 M$ US.
UN GRAND MOMENT
Une fois son titre acquis, Andreescu n’a pas mis de temps à grimper dans les gradins afin d’y rejoindre ses proches. Elle a tout d’abord enlacé son entraîneur Sylvain Bruneau pendant de longues secondes avant de faire de même avec ses parents, son agent, puis tous les membres de son équipe.
« Il m’a dit qu’il avait toujours cru en moi, a mentionné la championne en parlant de son entraîneur. Je n’avais pas de mots, mais ça voulait tout dire. »
Pour Bruneau, il s’agissait d’un moment dont il se souviendra pour toujours.
« Ç’a été des émotions très puissantes et profondes. Quelque chose que je n’avais jamais vécu dans un contexte comme ça. C’est le résultat de beaucoup de travail qui a atteint son point culminant ici. C’est extraordinaire ce qu’elle a accompli, dans un Grand Chelem, de jouer contre Serena Williams, d’aller chercher ce match. Tout ça, en sachant les problèmes qu’on a eus cette année. Je suis extrêmement fier d’elle. »
ÉMOTIONS
La raquette de 19 ans a goûté pour la première fois à l’ivresse d’une victoire si importante et, elle l’assure, elle y prendra goût rapidement.
Après son point de presse, la championne et son entraîneur se sont vu remettre leurs trophées respectifs devant les journalistes présents. Au moment de prendre la photo officielle, l’entraîneur tenait toutefois son joyau à l’envers. « Je ne suis pas habitué à ça, les trophées », a-t-il alors lancé en riant.
« On va s’habituer ! » a alors rétorqué, à brûle-pourpoint, sa confiante protégée.
Cette confiance qu’elle dégage sur le terrain, on la ressent également lorsque les raquettes sont rangées.
« Elle est très ambitieuse. Elle a des projets et des rêves, et je suis très conscient de tout ça, a commenté Bruneau. D’aller l’affirmer haut et fort devant tout le monde, ça prend énormément de confiance. Maintenant, on a des choses à faire si on veut faire avancer le projet. Si on veut faire en sorte que d’autres titres et d’autres beaux moments pour elle arrivent, il va falloir garder la tête basse et bien s’accrocher. Il ne faut pas perdre la carte et continuer d’avancer dans la même direction. » Il y a un an, Bianca Andreescu était 208e joueuse mondiale et s’inclinait en qualifications du US Open. Hier, un an plus tard, elle en est devenue la championne et, demain, elle grimpera au cinquième rang mondial de la WTA.
Quelle histoire !