Le Journal de Montreal

Toujours plus haut

L’équipe de Bianca Andreescu croit pouvoir bien gérer la popularité grandissan­te de la joueuse de 19 ans

- Kevin Dubé l∫ KDubeJDQ

NEW YORK | L’image était frappante. En marchant dans les rues de Manhattan, hier matin, on pouvait voir les nombreux exemplaire­s du New York Times, le plus grand quotidien au monde, avec, comme photo de couverture, Bianca Andreescu étendue sur le court Arthur-Ashe peu de temps après sa victoire au US Open, prenant conscience de l’accompliss­ement qu’elle venait de réaliser.

La vie d’Andreescu a changé lorsqu’elle a défait Serena Williams pour devenir la première canadienne à remporter un tournoi du Grand Chelem.

La nouvelle a rapidement fait le tour du monde et a rapidement créé une vague de fierté au Canada. Les commentair­es ont ensuite fusé de partout sur les médias sociaux dans la soirée de samedi ainsi que dans la journée d’hier. Plusieurs personnali­tés, autant du monde du sport que d’autres sphères, ont pris le temps de féliciter la nouvelle reine de Flushing Meadows.

Pour certains, il s’agit du plus grand accompliss­ement d’un athlète canadien dans l’histoire.

« Je n’ai jamais vraiment pensé au fait d’être populaire, a-t-elle répondu en lien avec la vague d’amour qu’elle reçoit. Mon but a toujours été de remporter le plus de tournois du Grand Chelem possible et de devenir la numéro un mondiale. Par contre, cette notion de popularité ne m’a jamais vraiment traversé l’esprit. Ceci était dit, je ne m’en plaindrai pas ! Cette année en aura été une complèteme­nt folle. Je n’aurai assurément pas de problème à m’habituer à ce sentiment », a ajouté celle qui s’est prêtée à une séance de photo du haut du Top of the Rock au centre-ville de Manhattan, hier midi.

ÉQUIPE DE RECRUES

Les exemples sont nombreux de joueurs qui sont montés rapidement dans l’échiquier du tennis, mais qui n’ont pas été en mesure de vivre avec la pression qui vient avec le fait d’être au sommet et de devoir y rester.

« Je ne veux pas changer en tant que personne, assuret-elle. J’ai une équipe qui me soutient et je demeure un être humain comme tout le monde. J’ai aussi des parents extraordin­aires et des amis qui m’aident à demeurer les deux pieds sur terre. »

Ce n’est pas seulement la vie de la jeune athlète qui a changé samedi, c’est celle de tout son entourage également. Son entraîneur Sylvain Bruneau vit ce genre de situation pour la première fois, tout comme Tennis Canada en entier. Même chose pour son agent Jonathan Dasnières de Veigy, qui n’a jamais représenté des athlètes de la trempe d’Andreescu ni vécu ce genre de situation dans sa carrière de joueur profession­nel sur le circuit de l’ATP. « Je ne peux pas être ici et vous dire que je sais exactement comment il faut faire parce que je ne l’ai jamais vécu, a reconnu Bruneau. Elle apprend des choses et moi aussi. J’ai quand même un sentiment à l’intérieur de moi de comment ça doit se passer et elle aussi. Il va falloir faire ça comme il faut et on va vous démontrer qu’on est capables de le faire. »

EN CONFIANCE

La championne du US Open est d’ailleurs loin d’être inquiète pour la suite des choses, malgré l’expérience limitée de son entraîneur en pareille circonstan­ce.

« Tu n’as pas besoin d’avoir un entraîneur qui a vécu ce genre de situation. Après tout, ces entraîneur­s ont aussi commencé quelque part, tout comme Sylvain. J’espère qu’on va continuer sur notre lancée. La chose la plus importante entre nous deux est d’avoir une bonne chimie sur et en dehors du terrain et de s’assurer d’avoir le moins de divergence­s d’opinions possible. D’ailleurs, on ne s’est toujours jamais chicanés ! »

POUR LA FAMILLE AUSSI

Quand on parle de l’entourage de Bianca, on ne parle pas seulement des profession­nels qui travaillen­t à la rendre meilleure. Ses parents aussi vivront un changement complet. Et Bianca sait qu’elle pourra compter sur eux afin de profiter de l’ivresse de ce que ses exploits tennistiqu­es lui apporteron­t.

« Ma mère m’a répété de me souvenir de qui je suis, et ce, avant chacun des matchs. Je pense que ça veut dire beaucoup parce que si tu crois en toi, tu peux accomplir de belles choses. »

Comme remporter le US Open à 19 ans.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada