Le Journal de Montreal

DES SUEURS FROIDES

Plusieurs Madelinots ont confirmé n’avoir jamais vécu une tempête aussi longue et violente

- MAGALIE LAPOINTE

Les îles de la Madeleine ont été durement touchées par les restes de l’ouragan Dorian, mais les dommages au littoral pourraient avoir des conséquenc­es encore plus graves pour l’archipel.

Les habitants des îles de la Madeleine ont vécu une nuit d’enfer lorsqu’ils ont été frappés par une tempête historique hier alors que des vents violents de 120 km/h ont détruit des tronçons de route, déraciné des arbres et causé de nombreux dommages.

« Je peux dire que seule dans une chambre avec un vent très fort à l’extérieur sans pouvoir voir ce qui se passe, ça donne froid dans le dos », raconte Guylaine Poirier qui dormait à l’Auberge du village, à Cap-aux-Meules.

« Quand l’électricit­é a lâché et que nous étions dans le noir total avec ces vents, c’était assez stressant », ajoute Alice Leblanc, qui, elle, dormait chez elle.

Dans la nuit de samedi à hier, l’archipel a été secoué par des vents intenses et une mer déchaînée. Or, c’est seulement hier matin que les Madelinots ont pu constater l’étendue des dommages que la tempête post-tropicale

Dorian avait causés.

« On parle de quais, de marinas, de bâtiments, d’arbres arrachés, sans parler de l’érosion (voir autre texte). Elle a laissé des cicatrices sur le territoire », décrit le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre.

Il était toutefois soulagé qu’il n’y ait eu aucune perte de vie humaine.

DU JAMAIS-VU

Habitués à des rafales pouvant atteindre les 80 km/h, jamais les résidents n’ont vécu une tempête d’une telle envergure.

Selon le maire, les vents auraient cessé seulement avant midi. Comparativ­ement à la tempête de novembre 2018 qui avait causé la rupture des deux câbles sous-marins de fibre optique qui relaient les communicat­ions entre les Îles et le continent, cette fois-ci, les câbles ont tenu le coup.

« De mon vivant, c’est la plus grosse tempête. Il n’y a eu aucun blessé ni perte de vies humaines. Le reste, c’est du matériel. À partir d’aujourd’hui, on va constater les vrais dégâts », ajoute Marco Turbide, 45 ans, qui a toujours habité aux Îles-de-la-Madeleine.

Hier, plusieurs pêcheurs ont partagé des photos désolantes de leur bateau à côté du quai brisé à La Grave au Havre Aubert. Au moins une quinzaine d’embarcatio­ns se sont échouées les unes sur les autres sur la berge.

Quant aux maisons, selon le résident Normand Choinière, si elles ont résisté aux vents, c’est parce que la majorité d’entre elles ont été construite­s en tenant compte des bourrasque­s omniprésen­tes et uniques à leur climat.

AIDE

Le maire Lapierre ne compte pas rester les bras croisés. Hier, il s’est entretenu au téléphone avec la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault pour obtenir de l’aide rapidement.

« Ce qu’on demande à Québec, c’est de soutenir notre communauté, les différents citoyens et citoyennes qui auront été touchés par cette tempête », a-t-il expliqué en entrevue.

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 ?? PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, NIGEL QUINN ET COURTOISIE ?? 1. Désolation au quai de La Grave au Havre Aubert où des bateaux s’empilaient les uns sur les autres, hier.
2. La toiture de l’école de cirque n’a pas pu résister aux vents violents. 3. Des citoyens tentaient de réparer les dommages causés à une maison des Îles-de-la-Madeleine. 4. Un stationnem­ent sur le chemin principal de Capaux-Meules n’est qu’à quelques mètres de céder en raison de l’érosion.
PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, NIGEL QUINN ET COURTOISIE 1. Désolation au quai de La Grave au Havre Aubert où des bateaux s’empilaient les uns sur les autres, hier. 2. La toiture de l’école de cirque n’a pas pu résister aux vents violents. 3. Des citoyens tentaient de réparer les dommages causés à une maison des Îles-de-la-Madeleine. 4. Un stationnem­ent sur le chemin principal de Capaux-Meules n’est qu’à quelques mètres de céder en raison de l’érosion.

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