Des portes ouvertes sous le signe du bio
Les agriculteurs du Québec à la rencontre des citadins
AGENCE QMI | La Journée portes ouvertes organisée par l’Union des producteurs agricoles, qui permet au public de visiter une centaine de fermes à travers le Québec, se déroule sur fond d’incertitude cette année.
Les changements climatiques entraînent leur lot de défis, tout comme la pénurie de main-d’oeuvre. Les nouveaux accords commerciaux imposent une pression supplémentaire sur plusieurs exploitants, et le marché chinois est maintenant fermé pour les producteurs de porc.
Certains agriculteurs rencontrés ont même qualifié 2019 d’année « à oublier ».
Même la décision de la Ville de Montréal d’interdire l’utilisation du glyphosate sur son territoire d’ici la fin de l’année, qui peut sembler banale vu la faible activité agricole sur l’île, inspire des craintes chez les agriculteurs.
« L’environnement politique, économique, bouge. Et nous, les agriculteurs, sommes quelquefois entraînés malgré nous là-dedans, et les conséquences sont difficilement mesurables à court, moyen et long termes », a expliqué le président de l’UPA, Marcel Groleau, rencontré au Parc olympique de Montréal où la centrale syndicale agricole avait installé des kiosques pour les visiteurs ne pouvant se déplacer en région.
« Il y a des risques qu’on doit gérer à la suite de ces accords-là, et ce qu’on déplore, c’est que souvent les gouvernements signent ces ententes-là, mais quand vient le temps d’accompagner les producteurs dans les risques auxquels ils auront à faire face, ils sont souvent absents », a-t-il poursuivi.
LE BOOM DU BIOLOGIQUE
L’environnement était le thème choisi cette année par l’UPA pour ses portes ouvertes. L’organisation a souligné que l’agriculture biologique est en plein essor au Québec.
« Le nombre de fermes s’est accru de 29 % au cours de la dernière année ! Aujourd’hui, plus de 2100 fermes détiennent la certification biologique, avec des superficies en culture de l’ordre de 85 000 hectares », mentionne l’UPA sur son site web. Elle a précisé que la transition vers le biologique ne se fait pas en claquant des doigts puisque plusieurs étapes doivent être franchies avant d’obtenir les certifications requises. Ces transformations prennent au moins trois ans selon elle.
L’UPA a cependant défendu le recours aux pesticides, car elle estime que les prix et l’apparence des fruits et légumes demeurent des éléments décisifs pour la grande majorité des consommateurs lorsqu’ils achètent un produit.
« En l’absence de solutions alternatives efficaces, les pesticides demeurent nécessaires. À défaut de cela, ce sont des denrées provenant d’ailleurs que nous retrouverons sur les étals des épiciers », a déclaré l’Union.