Le Journal de Montreal

Une initiative pour la vue des enfants

Près de 100 000 écoliers pourront recevoir un test de dépistage gratuiteme­nt cette année

- DOMINIQUE LELIÈVRE

QUÉBEC | Apprendre sans même voir convenable­ment : c’est encore la réalité de trop d’écoliers québécois, déplore la Fondation des maladies de l’oeil. Une situation qu’elle espère renverser en déployant un programme de dépistage sans précédent.

Même si l’examen de la vue est couvert par la RAMQ jusqu’à l’âge de 17 ans, seulement 20 % des enfants, en moyenne, ont vu un profession­nel de la santé des yeux avant d’entrer à l’école primaire, selon la Fondation.

Celle-ci se rend depuis 13 ans dans les écoles primaires, surtout dans les milieux défavorisé­s, pour offrir des tests de dépistage. Lors de ces visites, en moyenne, un enfant sur 10 souffre d’un trouble oculaire « urgent », évalue Steeve Lachance, directeur général de l’organisme.

« Ce qui veut dire que ça presse, que l’enfant, peut-être, est en 4e année et ne voit rien, est myope comme une taupe. Ça, en 13 ans, on en a vu un puis un autre », déplore-t-il.

C’est pourquoi la Fondation des maladies de l’oeil se réjouit d’un programme d’envergure qui sera mis en place incessamme­nt dans les écoles primaires du Québec.

Le gouverneme­nt du Québec lui a en effet accordé une aide financière de plus de 15 millions $ sur trois ans pour étendre son projet de dépistage à toutes les classes de maternelle de la province, ce qui représente­rait entre 90 000 et 100 000 enfants de quatre et cinq ans.

Pour le moment, plus de 1000 écoles, sur les quelque 2100 établissem­ents que compte le territoire québécois, se sont inscrites au programme « À l’école de la vue ».

« Ce type d’initiative pour la santé visuelle, on n’a jamais vu ça au Québec », soutient M. Lachance.

SENSIBILIS­ATION

À la différence de plusieurs projets similaires en Amérique du Nord, ce sont des optométris­tes profession­nels qui rencontrer­ont un à un les enfants, munis de différente­s chartes et même d’un autoréfrac­tomètre portatif.

Le test ne remplace pas un examen de la vue complet en clinique, mais offre tout de même « une très bonne indication », selon Steeve Lachance.

Le programme a aussi pour objectif de sensibilis­er les parents à l’importance de la santé visuelle chez les jeunes écoliers.

Les troubles oculaires non diagnostiq­ués peuvent amener une fatigue visuelle ou être un véritable frein à l’apprentiss­age dans les cas les plus graves. Parfois, ils peuvent aussi causer des problèmes de concentrat­ion et de comporteme­nt.

Une première phase du programme a déjà permis de soumettre 4135 enfants au dépistage dont 30 % ont été dirigés dans une clinique, le printemps dernier.

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PHOTO COURTOISIE DAVID WILLIAM Sur la photo, l’optométris­te Valérie Lavoie en compagnie de la jeune Charlie Pelletier, cinq ans, à l’école Marguerite-Bourgeois, à Québec.

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