Le Journal de Montreal

Ottawa frileux à taxer les géants du web

La réaction des É-U sème l’inquiétude

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AGENCE QMI | Bien qu’il s’agisse d’une « priorité », amener les géants du web comme Google et Facebook à payer des impôts doit se faire de façon concertée avec d’autres pays dans le monde, pour éviter d’envenimer nos relations avec les États-Unis, juge le gouverneme­nt fédéral.

« La taxation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), c’est une priorité, parce qu’il ne doit pas y avoir de passe-droit », a assuré la ministre du Tourisme, des Langues officielle­s et de la Francophon­ie, Mélanie Joly, lors d’une entrevue accordée hier au Québec Matin, sur les ondes de LCN.

Alors qu’elle était ministre du Patrimoine en 2017, Mélanie Joly avait refusé d’imposer le géant de la vidéo sur demande Netflix, préférant s’entendre avec l’entreprise américaine pour que celle-ci investisse 500 millions $ en production­s canadienne­s sur cinq ans. Le gouverneme­nt et l’entreprise ont toutefois refusé, la semaine dernière, de dévoiler où en sont ces investisse­ments, deux ans plus tard

CONSÉQUENC­ES

Mélanie Joly a averti, hier qu’aller de l’avant avec la taxation des géants du web pourrait avoir des « conséquenc­es dans nos relations avec plusieurs pays, dont les États-Unis ».

« C’est pour ça maintenant que les conversati­ons ont lieu à l’OCDE (Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s), au niveau multilatér­al avec l’Europe », a expliqué Mme Joly, en rappelant qu’à ce jour, seule la France est allée de l’avant avec une telle taxation, s’attirant rapidement les foudres du président américain. Donald Trump avait même menacé d’imposer des droits de douane sur les vins français, en guise de représaill­es.

« On s’est engagés à réformer les lois, à travailler aussi avec d’autres pays […] pour savoir comment, au niveau internatio­nal, on peut faire en sorte qu’au niveau fiscal, il y ait de l’équité », a poursuivi la ministre Joly.

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