Une sage-femme aidera celles qui doivent avorter
Elle a participé à la naissance de 250 enfants
RIMOUSKI | Une sage-femme du Bas-Saint-Laurent qui a mis au monde plus de 250 enfants a décidé de réorienter sa carrière pour accompagner des femmes qui subissent un avortement.
Mélina Castonguay, une mère de famille de Rimouski qui déplorait le manque de soutien aux femmes qui voulaient interrompre leur grossesse dans sa région, admet que les gens sont surpris qu’elle passe du rôle de sage-femme à celui d’accompagnante à l’avortement. Les deux rôles ne sont toutefois pas si opposés, estime-t-elle.
« J’apporte ma vision de sagefemme. On parle beaucoup de la conception des soins, des droits des personnes dans leurs soins. Je transfère ces connaissances-là et cette vision de la santé à la question de l’interruption de grossesse », confie Mme Castonguay, qui a constaté que ce service manquait dans sa région.
HISTOIRE FAMILIALE
Personnellement, elle n’a jamais vécu d’avortement, mais son histoire familiale l’a sensibilisée.
« J’ai une arrière-grand-mère qui a eu à interrompre une grossesse et elle a porté beaucoup la honte dans sa vie et la culpabilité », raconte-t-elle.
Elle dit avoir constaté sur le terrain qu’il y avait un besoin d’accompagnement lors de ses stages en clinique de planning. Actuellement, les femmes peuvent demander le soutien d’une travailleuse sociale.
PARTAGE D’INFORMATIONS
À titre d’accompagnante à l’avortement, elle propose une présence et le partage d’informations avec les femmes qui ont fait ce choix. L’idéal est de rencontrer la personne une fois avant, pendant, puis après, pour clore l’intervention et voir s’il y a des améliorations à apporter.
« Je suis en train de finaliser une grille, un peu comme un plan de naissance pour un accouchement, qui fait réfléchir, par exemple, à l’échographie avant l’interruption ou à la gestion de la douleur », ajoute Mme Castonguay.
Pour le moment, son entreprise est toute jeune et elle a accompagné quelques femmes. Elle propose aussi des formations à Rimouski et à Montréal d’ici la fin du mois, pour des personnes qui souhaitent devenir accompagnantes comme elle.
Pour démarrer et faire connaître son service, elle propose pour l’instant le service gratuitement.