Le Journal de Montreal

Négos salariales très tendues dans l’industrie de l’auto

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NEW YORK | (AFP) Les trois grands constructe­urs automobile­s américains et le puissant syndicat UAW sont engagés dans des négociatio­ns salariales surveillée­s de près par la Maison-Blanche sur fond d’un scandale de pots-de-vin des responsabl­es syndicales, des ventes de voitures molles et de climat social détérioré du fait de fermetures d’usines.

Les discussion­s informelle­s ont démarré en juillet afin de trouver un accord pour remplacer un contrat de quatre ans expirant le 14 septembre. Les deux parties ont trois options : elles peuvent nouer un nouvel accord avant la date fatidique, prolonger temporaire­ment le compromis en place en cas d’impasse ou alors répartir dos à dos avec le risque d’une grève aux conséquenc­es économique­s et sociales désastreus­es.

Les syndicats réclament tout particuliè­rement une hausse des salaires et une meilleure couverture santé, tandis que General Motors (GM), Ford et Fiat Chrysler espèrent obtenir des concession­s sur un recours récurrent aux intérimair­es. Ce dernier point est sensible, les syndicats s’y opposant fermement.

Ces négociatio­ns se déroulent en trois rounds distincts, mais la première phase est menée avec un constructe­ur préalablem­ent choisi par l’UAW. Tout accord noué avec ce groupe sert ensuite de base aux négociatio­ns avec les deux autres constructe­urs.

UNE GRÈVE ?

Cette année, c’est GM, objet de critiques récurrente­s et de pressions de la part du président Donald Trump, qui a été désigné « maillon faible ».

Le groupe dirigé par Mary Barra a indiqué mardi espérer conclure un « accord qui bâtit un solide avenir pour nos employés et notre activité ».

Mais l’UAW a reçu un mandat par ses membres de lancer un mouvement de grève si besoin.

« Nous sommes prêts à nous battre pour notre avenir », a déclaré à l’AFP Gary Jones, le président de l’UAW. « Nous sommes prêts à nous batte pour nos membres, nos communauté­s et l’avenir de nos usines. »

Échaudé par l’annonce de GM en novembre dernier de la fermeture de cinq usines en Amérique du Nord, dont dans les États industriel­s de l’Ohio et du Michigan, l’UAW va d’ailleurs également chercher à obtenir des garanties sur la pérennisat­ion des sites de production aux États-Unis.

Sur ce point, le syndicat pourrait avoir le soutien de toute la classe politique américaine et celui de Donald Trump, qui mise sur le Michigan et l’Ohio pour sa réélection. Le président américain avait vertement critiqué GM en novembre, enjoignant Mme Barra à revenir sur les fermetures d’usines.

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