Le Journal de Montreal

Johnson campe sur ses positions malgré les démissions

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LONDRES | (AFP) Le premier ministre britanniqu­e Boris Johnson ne recule pas en matière de Brexit, malgré le désaveu d’un des poids lourds du gouverneme­nt, Amber Rudd qui a démissionn­é avec fracas samedi soir.

Amber Rudd,

56 ans, qui avait voté pour rester dans l’Union européenne lors du référendum de juin 2016, estime que l’« objectif principal » du gouverneme­nt n’est plus d’obtenir un accord de sortie avec l’Union européenne, dans sa lettre de démission.

Elle critique également la décision d’exclure du Parti conservate­ur 21 députés modérés ayant voté cette semaine avec l’opposition une propositio­n de loi destinée à éviter un Brexit sans accord.

La députée Thérèse Coffey remplace Amber Rudd au poste de ministre du Travail et des Retraites, a annoncé hier le gouverneme­nt.

STRATÉGIE COURT-CIRCUITÉE

Ce départ est un coup dur de plus pour le chef du gouverneme­nt, qui n’a plus de majorité au Parlement et dont la stratégie sur le Brexit a été court-circuitée. Les députés puis les lords ont adopté une propositio­n de loi qui le contraint à repousser de trois mois la date du Brexit, prévu le 31 octobre, s’il ne trouve pas d’accord de divorce avec l’UE d’ici le 19 octobre, soit juste après le prochain conseil européen.

Le texte doit recevoir l’accord de la reine Elizabeth II, dès aujourd’hui, pour devenir loi. Cependant, Boris Johnson ne semble pas bouger d’un iota de sa position, refusant fermement de prolonger l’appartenan­ce du Royaume-Uni à l’Union européenne.

« Je refuse d’accepter ce report inutile de Corbyn », le chef de l’opposition travaillis­te, a écrit M. Johnson aux lecteurs du tabloïd Sunday Express.

« La semaine a été difficile, mais en réalité, le premier ministre s’en tient à ce qu’il a dit » sur le Brexit, a déclaré son ministre des Affaires étrangères Dominic Raab hier sur SkyNews.

Après un premier échec cette semaine, Boris Johnson compte donner une « dernière chance » aujourd’hui à l’opposition de voter en faveur d’élections anticipées. Il espère se donner une nouvelle majorité, le Parti conservate­ur arrivant en tête des sondages.

« À LA TRONÇONNEU­SE »

Si c’est un échec, le gouverneme­nt va « simplement continuer », selon le Sunday

Express. Selon le Sunday Times, Boris Johnson est prêt à ignorer la loi et laisser la Cour suprême trancher.

« S’il n’y a pas d’accord d’ici le 18, nous saboterons le report », a déclaré une source au 10 Downing Street au Sunday Times, tandis qu’une autre source a déclaré au journal que Boris Johnson était prêt à s’attaquer « à la tronçonneu­se » à tout obstacle sur son chemin.

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BORIS JOHNSON Premier ministre

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