Le Journal de Montreal

Le train des Browns déraille

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Quand les Browns ont gagné la saison du magasinage en mars, plusieurs ont conclu qu’ils gagneraien­t aussi, enfin, quand vient le temps de jouer au football. Une défaite ne définit pas une saison, mais ce que cette équipe a montré pour sa grande première, c’est littéralem­ent un film d’horreur.

La défaite de 43-13 aux mains des Titans n’est pas seulement affreuse au niveau du pointage, mais surtout pour ce qui est de l’exécution, de la discipline et d’un désagréabl­e sentiment de déjà-vu pour les partisans des Browns.

L’organisati­on a importé une quantité impression­nante de joueurs talentueux depuis deux ans, mais la performanc­e en lever de rideau a de quoi inquiéter.

À part une première séquence à l’attaque prometteus­e pour Baker Mayfield, Odell Beckham et le reste de la bande, ce fut la désolation.

Jusqu’au troisième quart, ce n’était pourtant pas dans le sac pour les Titans, qui se sont toutefois offert un festin de 31 points en deuxième demie.

Quelques facteurs expliquent cette déconfitur­e, notamment le manque flagrant de discipline. Les Browns ont écopé d’une orgie de 18 punitions pour 182 verges. Ils n’avaient pas été si pénalisés depuis 1951.

Plusieurs de ces punitions pouvaient aisément être évitées. Il y a notamment eu cinq fautes personnell­es qui ont été décernées, dont un coup de pied au visage aussi flagrant qu’idiot de la part du bloqueur Greg Robinson.

Les Browns ont ainsi donné exactement l’image qu’ils ne pouvaient se permettre de donner, soit celle d’une équipe clairement au-dessus de ses affaires, dirigée de manière négligente par Freddie Kitchens.

ATTAQUE STAGNANTE

Le jeune quart Baker Mayfield connaîtra des hauts et des bas. À sa deuxième saison, rien de plus normal. Mais il a tenté de jouer les sauveurs avec trois intercepti­ons en deuxième demie pour briser les reins des siens.

De plus, il s’est blessé à la main droite durant cette dérive, derrière une ligne offensive déjà fragile, qui a par ailleurs souffert de l’éjection de Robinson et d’une blessure à son remplaçant. Mal protégé du côté gauche, Mayfield a encaissé cinq sacs. Bref, que de bonnes nouvelles ! Il faut remonter des décennies en arrière pour trouver un match d’ouverture des Browns qui était attendu à ce point. Tout ça pour une 15e défaite de suite à la semaine 1. Plus ça change, plus c’est pareil !

En fait, l’unique bonne nouvelle à Cleveland après un tel revers, c’est que Mayfield a bien résumé la situation en affirmant que tout le monde allait maintenant jeter les Browns à la poubelle, même si le travail ne fait que commencer. Il y a au moins une personne consciente de l’urgence.

CHAPEAU AUX TITANS

Tout cela étant dit, comment ne pas saluer l’effort collectif des Titans ? Cette équipe s’en allait dans le zoo survolté de Cleveland, personne ne croyant en elle. Marcus Mariota, dont tout le monde doute, a réduit ses critiques au silence avec trois passes de touché. Le train Derrick Henry a gagné 84 verges au sol, 75 par la passe et deux touchés. Le receveur recrue AJ Brown a montré un potentiel extraordin­aire. L’ailier rapproché Delanie Walker a célébré son retour au jeu après une saison sur la touche avec deux touchés.

Et surtout, la défensive s’est assurée de rappeler qu’on ne parle pas assez d’elle. Peut-être que finalement, c’était dans le train des Titans qu’il fallait sauter.

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PHOTO AFP Baker Mayfield a connu une première journée difficile avec trois intercepti­ons, aux commandes d’une attaque qui n’a grugé que 5,5 verges par jeu.
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