Le Journal de Montreal

CE N’EST QUE LE DÉBUT POUR ANDREESCU

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1 Bianca Andreescu a écrit deux pages d’histoire samedi à New York. Une dans sa carrière et l’autre dans celle du tennis canadien. Un exploit qu’on peut mettre parmi les plus grands du sport au pays.

C’est grandiose ce qui s’est déroulé à Flushing Meadows. Une Andreescu en état de grâce a eu raison de Serena Williams. Une grande performanc­e sur tous les plans qui avait été prédite par l’analyste Brad Gilbert avant le début du tournoi. Il faut le faire.

Le tennis a été un grand rassembleu­r pendant deux heures. Certes, il y a eu de l’engouement pour quelques matchs de Félix Auger-Aliassime et de Denis Shapovalov. Par contre, jamais de l’ordre du match Andreescu-Williams.

D’un océan à l’autre, les gens ont encouragé l’Ontarienne de 19 ans à atteindre le sommet de son sport. Les réseaux sociaux ont été inondés de félicitati­ons à l’endroit d’Andreescu. Des personnes de tous les milieux.

La palme du plus beau message revient au skieur Mikaël Kingsbury : « Salut Bianca, quand ça te tentera de venir prendre le trophée Lou-Marsh (remis à l’athlète canadien de l’année), je l’ai à Montréal. Il est à toi maintenant. »

Est-ce que c’est le plus grand exploit par un athlète canadien ? Sur le plan individuel, c’est assez difficile à battre. Ça se compare à la victoire de Mike Weir au Masters, à la conquête du titre mondial de F1 par Jacques Villeneuve ou aux performanc­es de la nageuse Penny Oleksiak aux Jeux olympiques de Rio. Andreescu a maintenu un niveau de jeu impérial pendant deux semaines. C’est remarquabl­e.

LA RECETTE DE HALEP

Pour vaincre Williams, elle a utilisé la même recette que la Roumaine Simona Halep à Wimbledon. Andreescu a imposé une cadence très élevée à son adversaire. Des échanges avec des frappes lourdes qui ont fait déplacer Williams de gauche à droite.

J’avais été impression­né par la performanc­e de Halep à Londres. Williams n’avait pas pu s’ajuster. Mais on parle d’une joueuse âgée de 27 ans.

Andreescu a utilisé la même stratégie que Halep. La seule différence, c’est qu’elle n’a pas réussi à « brasser » Williams du début à la fin. En deuxième manche, peut-être en raison de l’ampleur du moment, la Canadienne a oublié son plan de match pendant quatre jeux.

Andreescu s’est ressaisie et elle a fermé les livres. Elle a réussi les bons coups au bon moment.

LA SUITE DES CHOSES

Les prochaines semaines d’Andreescu seront folles. Tout le monde voudra un morceau d’elle. Les demandes d’entrevues afflueront de partout. De grosses compagnies voudront s’associer à elle. Le prochain gros défi de la joueuse est là.

Elle devra apprendre à gérer sa popularité et les distractio­ns qui viennent avec son nouveau statut. Pas facile pour une jeune adulte de 19 ans. Toutefois, elle a une tête bien ancrée sur ses épaules et elle est entourée par une bonne équipe.

Il serait surprenant qu’on assiste à un dérapage comme celui d’Eugenie Bouchard. Attendons voir. Ce n’est que le début pour Bianca.

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