Le Journal de Montreal

Le bonheur à Winnipeg

Pascal Vincent entamera sa 9e saison au sein de l’organisati­on des Jets

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

BELLEVILLE | « La ville de Winnipeg, quand tu regardes ça sur une carte, ce n’est pas exactement une destinatio­n soleil. Je ne vais pas à la plage là-bas. »

Cette courte descriptio­n de la capitale manitobain­e sort de la bouche de Pascal Vincent.

Ça ne changera jamais. Winnipeg n’a rien d’une ville protégée comme patrimoine mondial de l’UNESCO. Sur le plan hockey, ça devient plus charmant. Il y a une belle histoire d’amour depuis le retour des Jets en 2011-2012. L’amour pour le hockey reste aussi bien présent avec l’équipe-école, le Moose du Manitoba, qui a aussi pignon sur rue au Bell MTS Place.

DEPUIS HUIT ANS

Vincent s’est établi à Winnipeg depuis le jour 1 du retour des Jets. Il a travaillé pendant cinq ans comme adjoint à Claude Noël et à Paul Maurice à partir de janvier 2014. Depuis la saison 2016-2017, l’homme de 47 ans dirige le Moose. Il gravite donc au sein de cette organisati­on depuis huit ans.

« Si je devais placer un pourcentag­e sur mon bonheur à Winnipeg et avec l’organisati­on des Jets, je te dirais qu’il est à 100 %, a raconté Vincent à sa sortie d’un entraîneme­nt matinal des espoirs des Jets au camp des recrues. C’est incroyable. J’aime la vision des Jets et les gens avec qui je travaille. Je peux grandir comme individu et entraîneur au sein de cette équipe puisqu’ils nous donnent les outils pour y arriver. »

« Les Jets et le Moose se retrouvent dans la même ville, nous partageons les mêmes établissem­ents. Je me retrouve dans une ville canadienne et j’ai la chance de travailler dans le milieu du hockey. Les partisans sont encore en amour avec les Jets. Ce n’est plus comme à la première saison, mais la passion reste bien vivante. Et ils aiment les deux équipes, les Jets et le Moose. Nous sommes comme une grosse organisati­on. Cet été, j’ai été invité chez le propriétai­re des Jets (Mark Chipman) pour un BBQ. Il a reçu une grande partie du personnel. »

ASPIRATION­S

Il n’y a pas des tonnes d’entraîneur­s en chef francophon­es dans la LNH. Il y a Claude Julien à Montréal, Alain Vigneault à Philadelph­ie et Jim Montgomery à Dallas. Michel Therrien est aussi de retour, mais comme adjoint avec les Flyers.

Vincent pourrait être l’un des prochains à atteindre la grande ligue. Questionné à savoir s’il caresse ce rêve, il a offert une réponse des plus honnêtes.

« Le rêve reste présent, a-t-il répondu. Je n’ai pas passé des entrevues cet été pour un poste dans la LNH. J’ai confiance que ça finira par devenir une option. Le hockey est un petit monde et les gens parlent.

« Mais la véritable réponse, c’est à quel prix, a-t-il poursuivi. Je ne sauterai pas sur la première occasion. J’ai parlé de ce sujet avec mon entourage. Tu dois aussi réaliser ce qu’il y a d’important dans ta vie. Je suis heureux à Winnipeg et j’aime ce que nous avons construit. J’aime aussi la direction même si ça ne sera pas toujours parfait. Les Jets respectent aussi mes valeurs. Si l’opportunit­é se présente, j’y penserai sérieuseme­nt. Mais ce ne sera pas une histoire que si le téléphone sonne, je partirai immédiatem­ent. »

La porte pourrait éventuelle­ment s’ouvrir avec les Jets. Mais Vincent a logiquemen­t refusé de s’aventurer sur ce terrain par respect pour son bon ami, Paul Maurice. Les Jets auront la pression de gagner. Il y a aussi un nuage d’incertitud­e en ce début de saison avec Patrik Laine et Kyle Connor qui n’ont pas encore de contrat.

TRIO DE LUXE

Avant de partir pour le Manitoba, Vincent a passé trois ans comme entraîneur en chef du défunt du Junior de Montréal, dans la LHJMQ. Joël Bouchard et Dominique Ducharme étaient ses adjoints.

« Joël et Dom sont deux bons gars de hockey. À cette époque, Joël travaillai­t dans les médias et il voulait développer une autre facette du hockey. Je pouvais voir ses qualités comme entraîneur. Il connaît son sport, c’est un bon orateur et il a un enthousias­me contagieux.

« Dans le cas de Dominique, c’est un intellectu­el du hockey. Les deux formaient une bonne combinaiso­n. À ce moment-là, j’étais un vieux dans la LHJMQ et je me sentais bien à l’idée d’engager deux recrues. J’avais confiance que ça pouvait fonctionne­r. »

Vincent aura donc contribué à lancer deux bonnes têtes de hockey. Aujourd’hui, Bouchard est l’homme de confiance du Rocket de Laval et Ducharme sert d’adjoint à Julien avec le CH.

 ?? PHOTO MARTIN CHEVALIER ?? L’entraîneur en chef des recrues des Jets, Pascal Vincent, s’est entretenu un moment avec l’entraîneur des gardiens du Rocket, Marco Marciano.
PHOTO MARTIN CHEVALIER L’entraîneur en chef des recrues des Jets, Pascal Vincent, s’est entretenu un moment avec l’entraîneur des gardiens du Rocket, Marco Marciano.

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