Le Journal de Montreal

Bordeaux n’est pas insalubre, selon une directrice

- MICHAËL NGUYEN

La prison de Bordeaux n’est pas un lieu de violence extrême infesté de vermine avec un manque d’eau potable, a assuré hier une responsabl­e de l’établissem­ent, en réponse à un détenu qui se plaignait de ses conditions de détention.

« Il y a parfois des actes de violence, mais de là à dire que c’est extrêmemen­t violent…

Nous avons aussi un exterminat­eur qui vient au minimum une fois par semaine », a affirmé la directrice des services de la prison, Carmen

Landry, hier, au palais de justice de Montréal.

Elle donnait ainsi la réplique à André Michel

Boyer, un détenu coupable de l’homicide involontai­re et de l’outrage au cadavre de son partenaire d’affaires Domenico Iacono, en octobre 2015.

DISPUTE FATALE

À cette époque, l’homme de 60 ans souhaitait acheter un terrain à Laval, par l’entremise de M. Iacono. Or, après avoir signé une promesse d’achat, Boyer s’est rendu compte qu’il n’avait pas les fonds nécessaire­s. Fâché, M. Iacono avait réclamé une commission de 100 000 $.

Une rencontre a eu lieu chez Boyer, mais elle a vite mal tourné quand M. Iacono a foncé sur son hôte avec un tournevis. Celui-ci a répliqué en lui assénant 32 coups de couteau, avant de cacher le corps dans la voiture de la victime et de quitter le pays.

Boyer s’est finalement rendu à la police en janvier 2016, mais depuis, sa détention préventive est difficile, a-t-il assuré, en demandant qu’elle soit comptabili­sée en « temps double ».

DURE DÉTENTION

« Je mange mal, je dors mal, je fais de la paranoïa, tu ne sais jamais ce qui peut arriver. [...] Je dois m’acheter des bouteilles d’eau. L’eau du robinet, ça pétille comme du 7 Up », avait-il dit à la cour lors d’une audience l’été passé.

Sauf que son secteur est moins violent que les autres, a assuré une des directrice­s de la prison. Aucun problème d’eau potable n’a été répertorié dans les dernières années et si Boyer n’a pas accès à un psychiatre, c’est qu’il ne l’a jamais demandé, a-t-elle ajouté.

« Monsieur se plaint de beaucoup de choses, mais comme il ne croit pas au système de plainte, il n’en a pas fait », a plaidé la procureure de la Couronne Anne-Andrée Charette, en demandant une peine de 11 ans de pénitencie­r.

L’avocate de la défense Annie Émond a de son côté suggéré six ans d’incarcérat­ion, en rappelant que malgré les mots rassurants de la directrice, plusieurs problèmes étaient bien présents.

La juge Lyne Décarie rendra sa sentence la semaine prochaine.

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ANDRÉ MICHEL BOYER Coupable

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