Le Journal de Montreal

Toujours des ménages qui sont sans logis

C’est la Ville qui paie pour l’hébergemen­t temporaire des familles

- ELSA ISKANDER

L’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), qui héberge toujours quelques ménages n’ayant pas trouvé de logement, demande 480 000 $ additionne­ls à la Ville pour mener à bien ses opérations.

Selon les données les plus récentes, qui remontent à vendredi dernier, quatre ménages sont toujours hébergés grâce aux services de l’OMHM. À pareille date l’an passé, personne n’était dans cette situation.

L’Office possède divers programmes pour venir en aide aux Montréalai­s qui en font la demande lorsqu’ils se trouvent en situation d’urgence, dont l’Opération 1er juillet. Une cinquantai­ne de ménages ont été hébergés par le Service de référence, au coût de 77 000 $ pour ce programme.

À titre de comparaiso­n, les coûts s’élevaient à 19 000 $ en 2018.

Cet argent est inclus dans les 480 000 $ additionne­ls demandés par l’OMHM pour les services d’aide aux personnes sans logis et l’hébergemen­t temporaire, ainsi que l’accompagne­ment pour le volet salubrité.

Ceux-ci ont explosé par rapport à l’an dernier. Depuis le 1er juillet 2019, 52 ménages ont été hébergés, contre 29 pour la même période en 2018.

Depuis la fin juin, l’Office a aussi reçu 251 appels et a accompagné 129 ménages dans le cadre de l’Opération 1er juillet.

CRISE DU LOGEMENT

Aux yeux de Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagem­ent urbain (FRAPRU), il n’y a pas de doute qu’on peut parler d’une crise du logement à Montréal cette année, une expression que la mairesse Valérie Plante refuse d’utiliser.

Même si plusieurs ménages ont été aidés, la situation lui paraît préoccupan­te.

« Notre crainte, c’est que les gens [qui ont été aidés par l’Office] ont accepté des situations de relogement qui n’étaient pas nécessaire­ment adéquates », comme des endroits trop chers ou éloignés, a-t-elle souligné.

De plus, « il y a des gens qui ont été laissés dans des situations d’incertitud­e jusqu’à la toute dernière minute et ça a été pour ces personnes-là une angoisse incroyable », a regretté Véronique Laflamme.

Elle croit qu’à long terme, la solution réside dans davantage de logements sociaux.

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