Donald Trump déclare la guerre à la Californie sur la pollution automobile
Il révoque le droit à l’État démocrate de fixer ses propres normes en la matière
LOS ANGELES | (AFP) Le président américain Donald Trump a officiellement déclaré la guerre hier à la Californie sur les émissions de gaz à effet de serre par les véhicules, annonçant qu’il enlevait le droit à cet État de fixer ses propres normes en la matière.
« L’administration Trump révoque l’exemption fédérale de la Californie sur les émissions, afin de produire des voitures bien moins chères pour les consommateurs, tout en améliorant sensiblement la sûreté des véhicules », a tweeté le président républicain.
Pour rajouter à l’affront, le président a choisi de faire cette annonce au beau milieu d’une visite dans cet État dirigé par ses adversaires démocrates, qui se veut à la pointe du combat contre le changement climatique et qui a quasi systématiquement contesté en justice les mesures prises par Donald Trump, qui a retiré dès 2017 les États-Unis de l’accord de Paris, dans ce domaine.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, avait anticipé l’annonce fédérale, qualifiée de « vendetta politique », s’engageant à défendre bec et ongles la dérogation dont son État bénéficie sur les émissions automobiles, accordée en vertu d’une loi sur la qualité de l’air.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière dans notre combat contre le changement climatique », a réagi le procureur général de Californie, Xavier Becerra.
COUR SUPRÊME
La décision de Donald Trump, qui revient à aligner les normes californiennes sur celles en vigueur au niveau fédéral, devrait donc elle aussi finir par aboutir devant la Cour suprême.
La date choisie par le magnat de l’immobilier est elle-même symbolique, sinon provocatrice : l’ONU organise à partir de samedi un grand sommet climatique à New York, et vendredi auront lieu dans des centaines de villes du monde des « grèves pour le climat », organisées par des jeunes.
400 M$
Au moment du tweet présidentiel, l’Agence de protection de l’Environnement américaine (EPA) n’avait pas encore formellement publié de texte détaillant la révocation.
Mais le gouverneur Newsom a battu en brèche les arguments de M. Trump selon lesquels la mesure allait non seulement bénéficier aux consommateurs, mais aussi aux constructeurs et à l’économie américaine en général.
« Vos normes vont coûter aux consommateurs 400 millions de dollars. Aboutir à la combustion et au rejet dans l’air de 1,2 milliard de litres de pétrole supplémentaires. Et nuire à la capacité des entreprises automobiles à être compétitive sur les marchés mondiaux. C’est mauvais pour notre air. Mauvais pour notre santé. Mauvais pour notre économie », a critiqué le responsable démocrate.