Le Journal de Montreal

L’art de se ressourcer

Kim Boutin s’est entraînée avec l’équipe nationale des Pays-Bas en août

- ALAIN BERGERON

Les séminaires internatio­naux pour échanger des informatio­ns avec les meilleures patineuses n’existent pas, alors Kim Boutin a décidé de s’en inventer un. Ses patins sur l’épaule, elle s’est envolée seule durant une semaine aux Pays-Bas pour côtoyer la championne du monde.

La nouvelle coqueluche féminine de la courte piste au Canada a écouté ses instincts dans son souci de devenir un jour impériale dans son sport, elle aussi. Patinage de vitesse Canada a acquiescé à sa demande d’aller s’entraîner avec l’équipe nationale néerlandai­se, au mois d’août, une expérience inédite dans nos habitudes.

Mais il le fallait, aux yeux de Kim Boutin. Parce que c’est là que vit et s’entraîne Suzanne Schulting, médaillée d’or olympique du 1000 m en 2018 et surtout championne du monde en mars dernier.

« Ça m’a permis de prendre du recul. Avec notre équipe qui a changé et qui a de nouveaux objectifs, j’ai besoin de me restimuler et de faire des trucs différents qui vont m’amener à un autre niveau. Qu’est-ce que j’ai le plus à travailler pour devenir la meilleure athlète possible ? Je suis allée chercher des informatio­ns là-bas », explique la triple médaillée des Jeux de Pyeongchan­g.

L’AVAL DE FRÉDÉRIC BLACKBURN

Cette saucette en territoire adverse pour l’athlète originaire de Sherbrooke a réécrit des convention­s dans l’équipe canadienne. L’entraîneur Frédéric Blackburn ne cache pas que le statut internatio­nal atteint par sa patineuse de 24 ans l’autorisait à formuler une telle demande, mais il a jugé bon d’accepter l’idée.

« Il faut qu’on s’adapte. Kim est dans une deuxième saison d’un processus qui la mènera à ses deuxièmes Jeux olympiques et ça lui prenait une nouvelle expérience. Je suis ouvert à ça avec ce type d’athlète. Parfois, les athlètes ont besoin d’un changement ou d’une stimulatio­n différente. On essaie des choses pour que nos athlètes deviennent meilleures. Kim est hyper profession­nelle et je savais qu’elle n’allait pas là pour s’amuser », expose le patron de l’équipe féminine.

BIEN À MONTRÉAL

Il y a des détails de sa course qui agacent Boutin et qui « font en sorte que je ne suis pas encore la numéro un mondiale ». C’est pourquoi son séjour chez les Néerlandai­ses, qui partagent le même amphithéât­re mythique que l’équipe de la longue piste à Heerenveen, lui a permis d’examiner des comporteme­nts de ses principale­s rivales sur la glace, dont Schulting.

Cette prospectio­n à l’étranger ne se veut pas un déni de son environnem­ent de l’équipe canadienne à l’aréna Maurice-Richard, tient-elle toutefois à préciser.

« On a des infrastruc­tures extraordin­aires et j’ai ce qu’il faut ici pour me défier, mais le fait d’avoir mis les pieds à l’extérieur m’a permis de voir ce dont j’avais besoin pour devenir encore meilleure. Parfois, il faut changer son état d’esprit parce qu’une routine s’installe », prétend l’athlète de 24 ans, troisième au général des derniers championna­ts du monde.

« En fait, si on le pouvait, je prendrais le top 10 mondial et on s’entraînera­it toujours ensemble. C’est avec les meilleures qu’on parvient à soutirer le meilleur de soi-même. »

 ?? PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL ?? Kim Boutin a créé un précédent dans l’équipe nationale en s’absentant une semaine pour partir s’entraîner aux PaysBas, durant l’été. « J’ai besoin de faire des trucs différents pour me restimuler », explique la triple médaillée olympique.
PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL Kim Boutin a créé un précédent dans l’équipe nationale en s’absentant une semaine pour partir s’entraîner aux PaysBas, durant l’été. « J’ai besoin de faire des trucs différents pour me restimuler », explique la triple médaillée olympique.

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