Poehling a ce qu’il faut pour rester
On sait tous qu’un match ne fait pas une carrière. Imaginez une rencontre de fin de saison sans signification et un match préparatoire. Or, dans le cas de Ryan Poehling, ça en dit déjà beaucoup sur lui !
Le bon sens dicte qu’il ne faut jamais s’emballer trop vite avec un jeune joueur. À moins que celui-ci ne soit un surdoué. Mais notre regard nous montre parfois des signes qui ne trompent pas chez certains d’entre eux.
Pour ce qui est de Poehling, ça crève les yeux !
Ce gars-là possède l’étoffe d’un vrai. On verra avec le temps jusqu’où il ira, mais la base est bâtie sur du solide.
MATURITÉ MENTALE ET PHYSIQUE
Mercredi soir, à Bathurst au Nouveau-Brunswick, on a vu un patineur puissant et un joueur alerte. Un joueur toujours en mouvement, constamment à la poursuite de la rondelle ou du porteur du disque.
Sans rien enlever aux joueurs des rangs juniors, Poehling est le prototype parfait du hockey universitaire américain. À 20 ans, il montre déjà une belle maturité mentale et physique, lui qui fait 6 pi et 2 po et 204 lb.
Bref, il a le physique de l’emploi. Si Alex Galchenyuk et Jesperi Kotkaniemi ont fait leurs débuts avec le Canadien à 18 ans et Brendan Gallagher, à 20 ans, Poehling est capable de suivre leurs traces dès cette saison. Il est de calibre.
Pourrait-il frapper un mur en cours de route ?
Peut-être.
Ce serait normal. On l’a vu avec Kotkaniemi la saison dernière. Mais il a remonté la pente.
Galchenyuk avait été limité à 35 matchs à ses deux dernières saisons juniors avec le Sting de Sarnia. Il a eu des hauts et des bas, mais ça ne l’avait pas empêché de gonfler ses statistiques à chacune de ses quatre premières saisons dans la LNH.
Dans une ligue qui n’a jamais été aussi jeune, dynamique et rapide, Poehling a ce qu’il faut pour passer, lui aussi, à travers.
La seule question est de savoir comment et avec qui il serait utilisé. Mais à ce qu’on sache, le Canadien n’a pas le luxe de choisir. Il aura besoin des meilleurs éléments possible pour se frayer un chemin jusqu’aux séries. Il y a sûrement une place pour Poehling au sein des trois premiers trios.
Et rien ne dit que Nick Suzuki ne pourrait pas se faire aussi une place plus tôt que tard après ce qu’on a vu de lui, hier soir.
DES EXEMPLES POUR BELZILE
L’histoire d’Alex Belzile est différente. À 28 ans, il rêve encore à la Ligue nationale.
Pourquoi pas ?
Mathieu Darche était âgé de 31 ans lorsqu’il a disputé une première saison complète dans la LNH avec le Lightning de Tampa Bay. Il avait 33 ans quand il a débarqué à Montréal. Il a donné trois saisons au Canadien.
Bob Gainey ne connaissait pas Steve Bégin quand il l’avait réclamé au ballottage des Sabres de Buffalo avant le début de la saison 2003-2004. Il s’était même trompé dans la prononciation de son nom en annonçant la nouvelle aux journalistes. Il l’avait appelé « Gébin
Bégin était plus jeune que Belzile et Darche ; il avait 25 ans. Montréal a été sa planche de salut. On l’appréciait parce qu’il mangeait littéralement les bandes, comme ça lui était arrivé un soir au Centre Bell en voulant appliquer une mise en échec à un rival. Il avait perdu des dents dans sa mésaventure.
LA FOI SOULÈVE LES MONTAGNES
À l’instar de Belzile, Alexandre Burrows a fait la navette entre la Ligue de la côte est et la Ligue américaine à ses trois premières années professionnelles. Il a joué dans des coins reculés du sud des États-Unis, comme Greenville, en Caroline du Sud, ainsi que Baton Rouge et Columbia, en Louisiane.
Il avait 24 ans à son arrivée avec les Canucks de Vancouver. Sa carrière a monté en flèche lorsqu’Alain Vigneault a eu l’idée de le jumeler aux jumeaux Sedin.
Belzile est un bel exemple de persévérance. Ses efforts avec le Rocket de Laval lui ont valu un contrat à deux volets avec l’organisation du Canadien cette saison.
Il commencera probablement la campagne dans la Ligue américaine, mais on pourrait le revoir avec le gros club pendant la saison.