Difficile de bien recycler
Des citoyens aimeraient que les items recyclables soient mieux identifiés
SAINTE-JULIE | Une famille de la Rive-Sud de Montréal préoccupée par l’environnement a accepté de faire vérifier son bac bleu pour démontrer que, même avec beaucoup de volonté, il est difficile de bien recycler au Québec.
« Les contenants de chips Pringles, ça va où ? Ce plastique, est-ce un numéro 6 ? C’est quoi, au juste, un numéro 6 ? On le démêle comment ? Les sacs Ziploc, il est écrit qu’on peut les recycler chez un détaillant, mais quel détaillant ? Les bouteilles de vin ? Dans le bac ou dans un endroit dédié à la récupération de verre ? » se questionne la mère de famille Annie Bouchard.
Tous les mois, la famille de Sainte-Julie remplit deux bacs pleins de matières recyclables, un bac de poubelle et un de compost.
Pendant trois semaines, la famille formée des deux parents, âgés de 39 et 42 ans, et de deux adolescentes de 13 et 16 ans s’est prêtée au jeu. Elle a recyclé comme à l’habitude, mais a mis de côté les articles qu’elle hésitait à déposer dans le bac de recyclage.
Contenant de chips, différents sacs de plastique, plastique dans les boîtes à biscuits, canettes en aluminium... En tout, une dizaine d’objets avaient été mis de côté par la famille incapable de trouver l’information ni sur l’article ni sur internet. Consciente de son empreinte écologique, elle a également commencé à aller dans les commerces où il est possible d’apporter ses contenants pour acheter ses aliments secs.
ÇA VA OÙ ?
Or, malgré ses efforts soutenus et ses nombreuses recherches sur le site de Recyc-Québec, la famille n’est pas arrivée à obtenir toutes les réponses à ses questions pour recycler uniquement les bonnes matières.
« Je ne trouve pas ça clair au niveau des indications. Il y a des choses qui sont recyclables et qui ne sont pas identifiées, d’autres où le logo [ruban de Möbius] est en évidence, et d’autres où le symbole n’est pas visible », explique Mme Bouchard.
Si la famille Bouchard-Pitre ne trouve pas toutes les réponses, c’est qu’au Québec, les compagnies n’ont aucune obligation.
Selon Recyc-Québec, le ruban de Möbius « est essentiellement une autodéclaration environnementale qui n’implique pas de vérification par un tiers ».
Quant à l’école, les adolescentes aimeraient pouvoir compter sur l’appui des professeurs pour conscientiser les élèves à l’importance du recyclage.
VOLONTÉ
Cependant, elles précisent qu’au secondaire, les enseignants ne parlent jamais de ce sujet, qu’il y a absence d’affiches et de pictogrammes dans les corridors, et qu’il n’y a pas de bac de recyclage dans toutes les classes.
« C’est dans les cadets qu’on m’en parle beaucoup. Ce sont eux et mes parents qui m’en ont le plus appris sur le recyclage », affirme Megan Pitre.
La famille aimerait qu’il puisse rapidement y avoir une uniformité dans l’étiquetage, surtout dans le domaine de l’alimentation, afin d’optimiser le recyclage de tous les foyers du Québec.