Thomas Chabot, c’est l’avenir des Sénateurs
Le jeune défenseur voit l’avenir avec optimisme à Ottawa
OTTAWA | Le 13 septembre 2018, les Sénateurs échangeaient leur capitaine et l’image forte de leur équipe, Erik Karlsson, à San Jose. Quelques mois plus tard, Matt Duchene partait pour Columbus et Mark Stone faisait ses valises pour Vegas. Il y avait un seul mot dans l’entourage de l’équipe : reconstruction.
Pratiquement un an jour pour jour après le départ de Karlsson, il y a enfin du positif à Ottawa. Les Sénateurs ne retiennent pas l’attention pour un scandale, une vidéo Uber ou pour les déclarations loufoques de leur propriétaire, Eugene Melnyk.
Colin White a sorti les Sénateurs de cette morosité le 21 août dernier en paraphant un contrat de six ans et 28,5 millions (4,75 millions par année en moyenne).
Pour une fois, un joueur désirait s’enraciner dans la capitale nationale. Mais le message fort est survenu jeudi dernier quand Thomas Chabot a écrit son nom au bas d’une prolongation de contrat de huit ans et 64 millions (8 millions par année).
D.J. Smith, le nouveau maître à bord derrière le banc, a parfaitement résumé le nouvel élan qui frappe les Sénateurs.
« Le message est qu’ils sont déterminés à construire le noyau de cette équipe ensemble, a noté Smith avant le match préparatoire face au Canadien. C’est vraiment excitant d’avoir pu s’entendre à long terme avec White et Chabot. On va construire autour d’eux.
« Les équipes qui gagnent des championnats et sont compétitives pendant longtemps sont celles qui ont grandi ensemble, a-t-il continué. Les gars se tiennent ensemble pendant les entraînements, ils se taquinent. On essaie d’avoir un tandem qui mène l’équipe un peu à la Bergeron et Marchand à Boston. »
LA PLACE AUX JEUNES
Chabot restera maintenant à Ottawa pour les neuf prochaines saisons. Malgré la vente de feu des derniers mois, le Beauceron a choisi de poursuivre l’aventure avec les Sénateurs.
« Tous les gars qui étaient ici l’année passée et qui sont partis, c’est maintenant derrière nous, a résumé le défenseur de 20 ans. C’est le d’arriver ici et de voir Colin signer cet été à long terme et maintenant, c’est moi. C’est très positif.
« Quand tu regardes tous les jeunes qu’on a au camp, même s’ils ne seront pas tous dans l’équipe cette année, ils finiront par l’être l’année prochaine ou dans deux, trois ans, a-t-il poursuivi. Le talent, ce n’est pas ça qui manque ici. Mais ça prendra du temps. »
DU LONG TERME
Chabot a opté pour une philosophie différente de celle de Zach Werenski et Charlie McAvoy, deux autres bons jeunes défenseurs. Werenski a accepté un contrat de « transition » avec les Blue Jackets de trois ans et 15 millions, alors que McAvoy a fait de même avec les Bruins (3 ans et 14,7 millions).
Pour Chabot, le pacte de huit ans était tout simplement logique.
« L’équipe voulait m’avoir pour longtemps, a-t-il répliqué. Personnellement, c’est quelque chose que j’aimais aussi. Ça n’a pas été trop difficile. Les discussions ont bien été. J’ai la chance d’être ici, dans une équipe qui veut rebâtir, et d’être un gros morceau du casse-tête. Je voulais en faire partie. »
En acceptant ce lucratif contrat, Chabot a eu une pensée pour son père François, professeur au primaire, et sa mère Claude, coiffeuse à la retraite.
« Je me plais à dire que mes parents ont quasiment gâché toutes leurs fins de semaine depuis qu’on est jeunes. Avec mon frère (Pierre-Alexandre) et moi, ils ne pouvaient pas partir en vacances puisqu’ils étaient à l’aréna. Ils l’ont fait parce qu’ils le voulaient, ils aimaient ça, mais ils se sont privés de tellement de choses. C’est grâce à eux que je suis ici. »
« LE TALENT, CE N’EST PAS ÇA QUI MANQUE ICI. » – Thomas Chabot
TROIS VISAGES
Après Daniel Alfredsson et Karlsson, Chabot deviendra maintenant l’image des Sénateurs.
« Ça vient avec mon contrat, a-t-il répondu. Je serai ici pour les neuf prochaines années. Quand on regarde ça, les gens parlent souvent de Brady (Tkachuk), de Colin (White) et de moi. Nous sommes prêts, tous les trois, à se partager ce statut.
« Je ne m’imposerai pas plus de pression avec ça. Quand on pense à cette année, un peu tout le monde prédit que nous finirons au dernier rang de la LNH. On rentrera à chaque match avec l’idée de faire du mieux qu’on peut et essayer de surprendre. Nous sommes compétitifs et nous voudrons bien jouer. »
À sa deuxième saison l’an dernier à Ottawa, Chabot a amassé 55 points (14 buts, 41 passes) en 70 matchs.