L’ex-maire de L’Assomption coupable sur toute la ligne
Il a été condamné pour entrave à la justice, intimidation et abus de confiance
JOLIETTE | L’ex-maire de L’Assomption avait la mine déconfite lorsqu’il a reçu son verdict de culpabilité pour abus de confiance et intimidation hier.
Jean-Claude Gingras, qui a été d’un habituel confiant et volubile durant les 25 jours qu’a duré son procès, était livide quand le juge Mario Longpré l’a déclaré coupable des cinq chefs d’accusation auxquels il faisait face, au palais de justice de Joliette.
L’homme de 55 ans est condamné pour entrave à la justice, et d’intimidation à l’égard d’une personne associée au système judiciaire.
Il a aussi été reconnu coupable pour trois chefs d’abus de confiance soit attribution sans droit de contrats, de sanctions à l’emploi et d’ingérence dans les poursuites liées à des constats d’infraction au Code de la sécurité routière.
Les faits reprochés ont eu lieu entre son élection comme maire, le 3 novembre 2013, et le 13 mai 2015.
PAS DE COMMENTAIRES
L’avocat de l’ancien maire, Me Robert Bellefeuille, n’a pas voulu faire de commentaires alors qu’il accompagnait son client qui marchait la tête basse après le verdict unanime des 12 membres du jury.
« Nous sommes évidemment satisfaits du verdict, et le jury a bien compris l’angoisse que des cadres de L’Assomption ont vécue. La justice est longue, mais elle a été rendue aujourd’hui », a pour sa part affirmé Me Patrice Peltier-Rivest, procureur de la Couronne.
Gingras est coupable, entre autres, d’être intervenu dans le congédiement de la greffière et de la suspension du directeur général, Martin Lelièvre.
« [Pendant la campagne électorale], il a dit que la tête du DG était mise à prix, que s’il était élu, je serais congédié. On était plusieurs sur sa liste, tous des incompétents qui devaient être congédiés [selon lui] », avait expliqué M. Lelièvre en début de procès.
Gingras avait respecté cette promesse électorale en suspendant avec solde le DG dès le lendemain de son assermentation comme maire, ce qui constituait un abus de confiance aux yeux de la Couronne.
CONTRAVENTIONS
L’accusé avait aussi tenté de dicter l’application du Code de la sécurité routière – une loi provinciale – aux policiers de sa ville quant aux contraventions pour des silencieux de motos trop bruyants.
Il a d’ailleurs mis fin abruptement au contrat d’une procureure de la Cour municipale ayant refusé d’intervenir dans ces dossiers, avait illustré la poursuite.