De retour après une semaine de retraite
Une infirmière auxiliaire est retournée au travail une semaine seulement après avoir officiellement pris sa retraite, et peut enfin refuser de faire des heures supplémentaires.
« Quand je travaille, je ne viens pas boucher des trous. Je viens les dépanner. Je veux le prendre positivement. Elles ont besoin de moi », confie Pascale Clivaz, âgée de 57 ans.
Après 38 ans de carrière, cette infirmière auxiliaire de l’hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield en Montérégie, a pris sa retraite le 28 mars dernier.
Malgré son ancienneté, celle qui se spécialisait en chirurgie d’un jour a toujours travaillé une fin de semaine sur deux, et devait faire des heures supplémentaires obligatoires.
« Je me demandais dans quel état je me rendrais au bout, mais je savais que je me rendrais, se rappelle-t-elle. J’adore mon métier. »
Deux mois avant le grand départ, Mme Clivaz a commencé à songer à l’idée de travailler comme retraitée, à temps partiel. Elle est finalement revenue une semaine après être partie.
« Je ne voulais pas couper drastiquement », dit celle qui a commencé sa carrière à 19 ans.
Quant à l’appel aux retraitées de la ministre de la Santé, Mme Clivaz avoue que ça n’a pas eu d’impact sur sa décision.
« Le réseau est fatigué de plus en plus. Ce n’est pas mauvais d’inciter les retraitées qui le veulent à revenir, parce qu’elles le veulent, dit-elle. Mais on le fait pour soi. Et je sais qu’elles [les collègues] m’apprécient », dit-elle.
HORAIRE À SON GOÛT
Aujourd’hui, Mme Clivaz travaille une à deux journées par semaine au même département, et peut choisir son horaire. Pour la première fois, elle n’a plus à faire des heures supplémentaires.
« Je ne sens plus la pression de performer. Je fais mon travail comme il se doit, mais je ne sens pas le besoin de courir, compare-t-elle. Je regarde mes compagnes, c’est l’enfer, la pression, la course. Le manque de temps, de tout. »