Le Journal de Montreal

Pour éviter d’autres enfants martyrs

Parents-Secours en expansion après le drame de Granby

- AMÉLIE ST-YVES

La bouleversa­nte mort d’une fillette maltraitée au printemps a incité plusieurs parents à joindre l’organisme pour offrir un refuge aux enfants en difficulté.

Le drame de la fillette martyre de Granby a bouleversé le Québec au point où l’organisme ParentsSec­ours a été inondé de messages de gens désireux de prêter assistance aux enfants. L’organisme s’est depuis implanté dans 13 nouveaux secteurs à travers la province.

Dans les semaines qui ont suivi le décès tragique de la fillette de sept ans qui aurait été martyrisée par son père et sa bellemère, l’organisme Parents-Secours a reçu des centaines de courriels de parents souhaitant installer l’affiche rouge et blanche à une fenêtre de leur résidence, selon le DG de l’organisme Pierre Chalifoux.

Beaucoup de parents ont alors constaté qu’il n’y avait pas de comité pour chapeauter Parents-Secours dans leur secteur, et les plus motivés ont décidé de remettre les structures en place.

« Je prends ma retraite en décembre, ça va faire 10 ans que je suis là, et c’est la première fois qu’il y a eu une hausse aussi marquée que ça », dit M. Chalifoux.

PASSER À L’ACTION

Selon lui, plusieurs parents se sont sentis démunis devant la mort de la jeune fille qui avait sonné chez des voisins en pleine nuit et qui fouillait parfois dans les poubelles pour manger.

Ces adultes ont voulu passer à l’action, ce qui explique que six mois plus tard, plus d’une douzaine de nouveaux comités locaux sont en recrutemen­t de foyers-refuges. L’organisme est présent dans un total de 121 villes ou arrondisse­ments au Québec.

Les affiches de Parents-Secours signalent les résidences où les enfants et les aînés peuvent trouver un refuge s’ils se sentent menacés ou sont en difficulté. L’organisme est encore loin du succès qu’il avait dans les années 80 et 90, mais la tendance est à la hausse depuis le mois de mai.

Parents-Secours renaît notamment de ses cendres dans l’arrondisse­ment Lachine, à Montréal, où il n’y avait plus de bénévoles depuis plus d’un an. La nouvelle présidente Roxanne Lesage, mère de trois enfants, avait effectivem­ent été ébranlée par le drame de Granby.

REDOUBLER D’ATTENTION

« J’y ai pensé. Si elle avait eu ParentsSec­ours quand elle est allée cogner à la porte de la voisine, peut-être que tout ça ne serait pas arrivé », se questionne-t-elle.

Son conjoint Benoît Patenaude précise que ce drame n’est pas la seule raison qui les a poussés à agir.

« Mais c’est sûr qu’on a le goût de redoubler d’attention quand des choses comme ça arrivent », explique-t-il.

C’est la deuxième fois que Parents-Secours connaît un regain ces dernières années. Un phénomène similaire s’était fait ressentir quand Ariel Jeffrey Kouakou, un garçon de 10 ans, était disparu en mars 2018 dans le nord de Montréal, près de la rivière des Prairies, selon M. Chalifoux.

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PHOTO AMÉLIE ST-YVES Quatre membres du nouveau comité en place dans l’arrondisse­ment de Lachine, à Montréal, soit Roxane Lesage, Nancy Berthelot, Nancy Sweeney, et Benoît Patenaude, qui vient tout juste d’installer une pancarte à sa fenêtre.

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