Le Journal de Montreal

Hydro veut produire de l’hydrogène

La société d’État se donne de 5 à 10 ans pour développer cette filière énergétiqu­e

- PIERRE COUTURE –Avec la collaborat­ion de Francis Halin

Hydro-Québec croit que l’hydrogène a un grand potentiel. La société d’État a maintenant la ferme intention de développer cette filière au Québec et de se lancer dans la production, a appris Le Journal.

« On peut devenir des producteur­s d’hydrogène propre avec l’électricit­é que l’on a », a indiqué le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, lors d’un entretien avec Le Journal.

Le nouveau plan stratégiqu­e d’Hydro-Québec qui sera dévoilé en décembre prochain fera d’ailleurs clairement une place à la filière de l’hydrogène. Ce qui n’était pas le cas par le passé.

« On pourrait aller jusqu’à vendre des molécules d’hydrogène plutôt que de vendre des électrons », a laissé entendre le grand patron de la société d’État en se donnant un horizon de 5 à 10 ans pour développer cette filière en sol québécois.

Hydro-Québec croit qu’en stimulant des investisse­ments et de la recherche dans le secteur de l’hydrogène, elle pourrait réussir à attirer de gros joueurs mondiaux de cette industrie au Québec.

« On pense que l’on peut attirer des usines de l’industrie de la chimie verte et on veut voir quelle sera la présence de l’hydrogène pour les véhicules lourds », a fait valoir M. Martel ajoutant qu’il fallait « mettre notre pied dans la porte » afin d’« être prêt à pouvoir offrir un prix compétitif ».

ÇA BOUGE

Des investisse­ments publics commencent d’ailleurs à se faire sentir et à se faire voir dans le monde de l’hydrogène.

L’an dernier, le Québec a annoncé un partenaria­t avec Toyota pour devenir un banc d’essai canadien pour 50 véhicules à hydrogène du manufactur­ier japonais.

Québec et Ottawa ont également financé la constructi­on de deux nouvelles stations d’approvisio­nnement pour ces véhicules sans émissions polluantes.

Plusieurs proches du Parti libéral du

Québec et du Parti libéral du Canada sont d’ailleurs devenus des lobbyistes dans l’offensive pour promouvoir l’automobile à hydrogène au Québec et au Canada.

FITZGIBBON Y CROIT

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, croit que l’hydrogène pourrait répondre aux besoins de l’industrie des transports au Québec au cours des prochaines années. Il se dit ouvert à financer des projets porteurs.

« Pour les moyens de transport plus longs, comme les camions qui font de longues routes comme Montréal-Toronto, l’électrific­ation va causer des problèmes en raison de bornes de recharge et des batteries. L’hydrogène pourrait être un élément intéressan­t », a-t-il évoqué.

D’après le ministre, le Québec devra « intégrer potentiell­ement l’hydrogène à sa stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais en donnant une priorité à l’électrific­ation des transports (voitures électrique­s) ».

« ON POURRAIT ALLER JUSQU’À VENDRE DES MOLÉCULES D’HYDROGÈNE PLUTÔT QUE DE VENDRE DES ÉLECTRONS » – Éric Martel, PDG d’Hydro-Québec

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PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN De nombreux constructe­urs automobile­s, dont Toyota, investisse­nt dans la recherche sur la filière hydrogène.

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