Le Journal de Montreal

À VOUS DE JOUER R

LE VOTE DES QUÉBÉCOIS POURRAIT FAIRE LA DIFFÉRENCE

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OTTAWA | (Agence QMI) La remontée fulgurante du Bloc québécois a brouillé les cartes, si bien que la couleur du prochain gouverneme­nt est difficile à prévoir.

Au cours de la course, le chef bloquiste Yves-François Blanchet s’est fait le portevoix du nationalis­me québécois et des demandes du premier ministre François Legault, notamment en défendant la loi sur la laïcité du Québec.

La formation souveraini­ste, qui semblait moribonde au jour 1 de la campagne, termine en étant en tête des intentions de vote chez les francophon­es du Québec, selon un sondage Léger publié dimanche.

Arrivé à la tête du parti en janvier après une période tumultueus­e sous la direction de Martine Ouellet, il tablait sur l’élection d’une vingtaine de députés bloquistes.

De son côté, le chef libéral Justin Trudeau a d’abord laissé entendre qu’il n’interviend­rait pas, « pour l’instant » dans la contestati­on judiciaire de cette loi, avant de finir par soutenir que le fédéral devait toujours garder une porte ouverte.

Sa sortie a eu un écho à Québec, où le premier ministre François Legault a senti le besoin d’intervenir dans le débat pour demander aux chefs fédéraux de s’engager à ne pas appuyer la contestati­on.

« C’est aux Québécois de choisir, les Québécois ont choisi », a-t-il alors indiqué.

Le Parti conservate­ur a soutenu qu’il n’interviend­rait pas, tout comme le Nouveau Parti démocratiq­ue, même si son chef Jagmeet Singh a dénoncé à plusieurs reprises la pièce législativ­e.

TRÈS SERRÉ

Selon les coups de sonde réalisés durant la campagne, les libéraux et les conservate­urs sont restés au coude-à-coude dans les intentions de vote.

Justin Trudeau a eu du mal à défendre son bilan tout comme son message, à savoir que les libéraux sont les seuls qui peuvent faire bloc contre les conservate­urs d’Andrew Scheer qui, comme ceux de Stephen Harper, n’ont pas véritable plan de lutte contre les changement­s climatique­s.

De même, le discours de M. Scheer, qui a souvent martelé que son rival libéral n’était pas digne de diriger le pays, n’a pas non plus percolé dans l’esprit des Canadiens. Sa gestion du délicat dossier de l’avortement n’a sans doute pas aidé sa cause.

L’AVORTEMENT FAIT MAL

Lors du débat diffusé à TVA, le chef conservate­ur Andrew Scheer a refusé à plusieurs reprises de dire s’il était pour ou contre l’avortement avant d’admettre le lendemain en point de presse qu’il a toujours été « pro-vie ».

De son côté, Jagmeet Singh semble avoir remonté la côte, grâce notamment à une bonne performanc­e lors des débats en français et en anglais ainsi qu’à un ton rassembleu­r.

Cela dit, son parti demeure loin derrière, en troisième place selon les intentions de vote.

S’il a grugé les voix des libéraux, le chef du NPD a plaidé, tout comme Elizabeth May du Parti vert, pour l’élection d’un gouverneme­nt minoritair­e.

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