Quel premier ministre ?
OTTAWA | Ne soyez pas surpris si l’identité du prochain premier ministre n’est toujours pas connue à l’issue de la soirée électorale imprévisible qui se dessine.
Les sondages peuvent toujours se tromper, mais le prochain gouvernement fédéral sera probablement minoritaire. Si les libéraux obtiennent le plus grand nombre de sièges à la fin de la soirée, Justin Trudeau restera premier ministre.
Si, toutefois, Andrew Scheer remporte le plus grand nombre de circonscriptions, cela ne veut pas nécessairement dire que ce dernier prendra automatiquement les rênes du pays. M. Scheer plaide que le pouvoir revient de plein droit à celui qui obtient une pluralité de sièges. La plupart des experts soutiennent que ce n’est pas le cas.
Justin Trudeau n’a pas indiqué s’il s’accrocherait ou non au pouvoir, s’il fait élire moins de députés que son adversaire conservateur.
Car il pourrait, en théorie, tenter de former un gouvernement grâce à l’appui formel ou ponctuel d’autres partis, comme le NPD, les Verts, ou même le Bloc québécois.
Encore faut-il que telle entente soit conclue, ce qui pourrait prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Justin Trudeau aurait donc la chance de présenter un vote de confiance au Parlement, qui le garderait en vie, ou le ferait tomber.
COMPROMIS
En cas de défaite du chef libéral, M. Scheer aurait l’occasion de former un gouvernement. On se demande combien de temps pourrait survivre un gouvernement conservateur minoritaire. Sur la plupart des grands enjeux, comme l’environnement, la troupe d’Andrew Scheer est isolée.
Ce dernier a déjà indiqué que sa première initiative consisterait à déchirer le plan environnemental des libéraux. On voit difficilement comment M. Scheer pourrait gagner ce vote en Chambre. En même temps, qui aura réellement les moyens de retourner en élections ? Tout cela n’est que pure spéculation, mais vaut mieux être prêt à tout dans cette élection atypique.