Le Journal de Montreal

La Caisse n’aurait pas dû miser sur WeWork, tranche Fitzgibbon

- FRANCIS HALIN

La Caisse de dépôt et placement du Québec n’aurait pas dû investir un milliard de dollars américains dans un fonds immobilier de WeWork, a tranché jeudi le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, en refusant du même souffle de lancer la pierre à ceux qui ont pris cette décision.

« A posteriori, on peut dire que non. Mais est-ce que c’est juste de pouvoir critiquer les gens qui l’ont fait ? Je pense que non », a répondu du tac au tac Pierre Fitzgibbon quand on lui a demandé si la Caisse avait bien fait d’investir dans le fonds de WeWork ARK Master Fund.

STRATÉGIE MISE EN DOUTE

Ces dernières semaines, malgré la démission du grand patron de la maison mère de WeWork, Adam Neumann, l’agence de notation financière Fitch a continué de mettre en doute la stratégie d’affaires du géant américain de location d’espaces de bureaux.

Mi-septembre, Le Journal a révélé que le PDG de la Caisse, Michael Sabia, avait placé le CA « devant un fait accompli » en investissa­nt un milliard de dollars américains dans WeWork par l’entremise de sa filiale immobilièr­e Ivanhoé Cambridge.

Selon des sources du Journal ,des cadres d’Ivanhoé et de la Caisse avaient exprimé de grandes réserves par rapport à ce choix, mais le porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon, avait qualifié de « saine gouvernanc­e » le fait de poser des questions.

PERSONNE À BLÂMER

Or, un mois plus tard, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, lui-même ex-administra­teur de la Caisse, pointe du doigt à son tour l’investisse­ment du bas de laine, en se gardant bien de critiquer ceux qui ont pris cette décision.

D’après Pierre Fitzgibbon, après coup, « on peut dire qu’on n’aurait pas dû le faire », mais on ne peut pas blâmer quiconque d’avoir fait ce choix parce qu’il faut continuer de miser dans de « nouvelles technologi­es de rupture comme WeWork ».

Par exemple, l’investisse­ment dans Lightspeed, qui « a un succès incroyable », démontre que ce type de mise peut être payant dans le secteur des technos en pleine ébullition.

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