Le Journal de Montreal

MOTIVÉ PARLE GRAND FRÈRE

« Chaque jour de notre enfance, Brock m’a forcé à me dépasser », Cole Caufield

- Jonathan Bernier JBernierJD­M

MADISON, Wisconsin | L’histoire de Cole Caufield n’est pas différente de celles de centaines de milliers de jeunes hockeyeurs à travers le monde : sa passion pour son sport est indéfectib­le et le suit depuis pratiqueme­nt la naissance.

« Toute ma vie a tourné autour du hockey, a raconté le choix de premier tour du Canadien. Je suis tombé en amour avec ce sport à un très jeune âge. J’adorais tout ce qui touchait au hockey. J’aimais le regarder à la télé et jouer au mini-hockey dans le sous-sol. Mais, par-dessus tout, j’ai toujours aimé passer du temps à l’aréna. »

Caufield avait deux ans lorsqu’il a chaussé les patins pour la première fois avec l’objectif d’imiter Brock, de deux ans son aîné. Encore aujourd’hui, il estime qu’il n’aurait pas connu un développem­ent semblable sans la présence de son frère.

Bien sûr, l’exemple du paternel était également bien présent. Ancien joueur et détenteur du record de buts (126 en 148 matchs) des Pointers de Stevens Point, en division III de la NCAA, entraîneur de ses deux fils et responsabl­e du petit aréna local, Paul Caufield a, bien entendu, eu une grande influence. Mais rien de mieux qu’un grand frère à qui l’on veut prouver son savoir-faire pour s’améliorer.

« Il a été un gros facteur. Chaque jour, il m’amenait à me défoncer sur la patinoire. Il m’a beaucoup aidé, a déclaré Caufield. Chaque jour de notre enfance, il m’a forcé à me dépasser. »

« Brock est quelqu’un qui n’abandonne jamais et qui travaille constammen­t. Au niveau de l’éthique de travail, j’ai beaucoup appris de lui. Il voulait être constammen­t sur la glace et rester jusqu’à la dernière minute », a-t-il ajouté.

SITUATION ÉTRANGE

Mis au parfum des propos de son jeune frangin, l’aîné sourit.

« C’est bien gentil de sa part, mais je sais que si les rôles étaient inversés, je dirais la même chose. Lui aussi m’a toujours forcé à me dépasser. On est chacun une grosse partie de l’autre », a-t-il soutenu.

« On ne veut pas perdre l’un contre l’autre. Même lors des entraîneme­nts, on veut toujours avoir le dessus. On veut chacun être le meilleur sur la glace. Ça ne changera jamais », a poursuivi Brock, qui se qualifie lui-même d’attaquant couvrant davantage les 200 pieds de la patinoire.

À ce propos, on est en droit de se demander s’il n’est pas un peu exaspéré que les réflecteur­s soient tous pointés sur son frère. Après tout, Brock est un vétéran des Badgers, lui qui amorce sa deuxième saison sous les couleurs de l’Université du Wisconsin.

« Je ne suis pas jaloux. Au contraire, je suis heureux de voir son travail récompensé, a-t-il assuré. En fait, je trouve surtout ça étrange. Parce que pour moi, il sera toujours mon petit frère. »

DERNIER TOUR DE PISTE ENSEMBLE

D’ailleurs, on a beau vouloir en savoir un peu plus sur Brock, ce dernier ramène presque invariable­ment ses réponses sur son jeune frère. « Vous regarderez ce qu’il fait à la fin des entraîneme­nts... Remarquez de quelle façon il tire la rondelle... Il est tellement bon et intelligen­t. » D’accord, mais toi, Brock ?

« Je rêve aussi au hockey profession­nel. Je suis allé au camp de développem­ent à Los Angeles, l’été dernier. C’était ma première expérience dans la LNH. J’espère en avoir d’autres comme celle-là. »

Une chose est certaine. Cette saison avec les Badgers risque d’être la dernière où les deux auront la chance d’évoluer au sein de la même équipe.

« On vient d’être séparés pendant trois ans, a-t-il soutenu rappelant qu’ils ont été coéquipier­s à quelques occasions au hockey mineur. J’ai trouvé ça long. Je suis heureux qu’on soit de retour ensemble. On se parlait souvent, mais il m’a manqué beaucoup. Beaucoup plus comme frère que comme coéquipier. »

Ils comptent bien reprendre le temps perdu et profiter de ces derniers moments à se côtoyer sur une base quotidienn­e.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada