Petit jeu-questionnaire politique
Autonomie, respect, demander ceci, se faire refuser cela, chercher le carré dans un cercle…
Je me déguise en Patrice L’Écuyer et je vous propose un miniquiz.
Vous allez voir, amusement garanti ou argent remis.
SUIVEZ-MOI
Il n’y a pas si longtemps, un homme politique de chez nous en a assez des vieilles chicanes entre les vieux partis.
Il crée un nouveau parti et prend le pouvoir.
Il n’est pas souverainiste, mais son fédéralisme est tiède. Il demande donc à Ottawa plus d’« autonomie ».
Il explique qu’il a « formé une administration composée de libéraux, de conservateurs et d’indépendants […] qui a à coeur de défendre l’autonomie provinciale parce qu’elle constitue le rempart le plus solide de nos institutions […] ».
De qui parlons-nous ? François Legault ? Hmm, pas tout à fait.
La réponse est… Maurice Duplessis, dans un discours du 25 septembre… 1939.
Si vous avez répondu M. Legault, je vous donne quand même un demipoint, car notre premier ministre a en effet déclaré mercredi dernier :
« Le meilleur choix que M. Trudeau pourrait faire serait d’accorder plus d’autonomie aux provinces ».
On continue.
Le Québec prend des décisions qui dérangent le Canada anglais, et donc le gouvernement fédéral veut s’en mêler.
Un homme politique de chez nous déclare :
« J’entends que l’on sache à Ottawa que nous sommes maîtres chez nous et que nous voulons rester maîtres chez nous ».
Qui a dit cela ? Hmm, peut-être
Yves-François Blanchet ?
Peut-être le lendemain du jour où le Bloc a payé des panneaux publicitaires pour dire au Canada anglais que la laïcité, ça ne regarde que nous ?
Ah, vous avez compris que je vous tends un piège… et vous avez vu l’expression « maîtres chez nous ». Donc, vous répondez Jean Lesage. Désolé, la bonne réponse est encore… Maurice Duplessis… dans un discours du 5 octobre… 1939. Décidément, celui-là…
Mais je vous donne un autre demipoint, car Jean Lesage lui a repris la formule du « maître chez nous ».
Ne vous découragez pas, il me reste des prix de présence.
DÉCISION
Il y a des gens qui se disent que tous les nationalistes de la CAQ, dont plusieurs sont carrément souverainistes, en auront assez, un jour, de se cogner le front contre le mur fédéral.
Ils demandent peu, sont de bonne foi, mais parlent à des sourds. Ils auront une décision à prendre.
Il y en a eu un, un jour, qui a ajusté ses lunettes, redressé ses épaules, et déclaré :
« Je tiens à dire clairement que la Confédération n’est pas une fin en soi, et que si, après avoir tout tenté pour la rendre également habitable à nos deux communautés culturelles, nous constatons un jour la vacuité de nos efforts, elle ne nous paraîtra plus digne d’être sauvée ».
Qui a dit cela ?
Ah, celle-là, vous la connaissez ! Facile ! C’est Bourassa en 1990-1991… qui a finalement flanché.
Euh, non, désolé, c’est Daniel Johnson père, en 1965, deux ans avant de devenir premier ministre à la tête d’un gouvernement… de l’Union nationale.
Autonomie, respect, demander ceci, se faire refuser cela, chercher le carré dans un cercle…
Notre histoire est un immense radotage.