Les métiers du bois se spécialisent
Les technologies obligent les travailleurs forestiers à posséder des formations de plus en plus spécialisées
Les possibilités de carrière sont diversifiées dans l’industrie du bois. Et autant en aménagement forestier que dans la transformation du bois, la tendance est à la spécialisation des métiers.
« Contrairement à la croyance populaire, notre industrie est technologique, affirme Réjean St-Arnaud, directeur général de Formabois, le comité sectoriel de main-d’oeuvre du secteur de la transformation du bois. De plus en plus, les usines intègrent de l’automatisation et de la robotisation. Cela oblige à une adaptation des compétences recherchées. »
Depuis le début des années 2000, en raison notamment du conflit du bois d’oeuvre, le secteur a évolué vers la 2e et la 3e transformation du bois. De là le virage technologique.
L’industrie subit comme les autres la rareté de la main-d’oeuvre.
« En 2018, 39 % des entreprises avaient des postes vacants, dont 12 % depuis plus de quatre mois », précise M. St-Arnaud. La demande est forte pour les mécaniciens, les électromécaniciens, les opérateurs de machines, entre autres.
DES MÉTIERS EN DEMANDE
Du côté de l’aménagement forestier, la machinerie devient aussi de plus en plus sophistiquée et technologique. Là aussi, plusieurs postes sont en difficulté de recrutement, notamment chez les conducteurs de machines d’abattage d’arbres et conducteurs d’équipement lourd, ces derniers étant aussi en forte demande dans les mines et la construction. Les ouvriers de pépinières et de serres se font rares, de même que les professionnels des sciences forestières, ceux-ci en raison des nombreux départs à la retraite au cours des prochaines années.
PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE
Faute de diplômés en nombre suffisant, les entreprises s’arrachent les technologues et techniciens en sciences forestières.
« Les étudiants reçoivent plusieurs offres d’emploi avant même la fin de leurs études », explique Sylvie Gaumond, directrice générale du Comité sectoriel de main-d’oeuvre en aménagement forestier (CSMOAF).
Pour pallier la rareté, les employeurs ont mis en place un programme d’apprentissage en milieu de travail pour différents postes. « Les nouveaux employés sont jumelés à un compagnon qui leur apprend les rudiments du métier afin qu’ils obtiennent les certifications professionnelles », ajoute Mme Gaumond.
Travailler à planter et abattre des arbres est évidemment exigeant. « Il faut aimer la forêt pour vrai. C’est un métier qui est fait pour ceux qui n’aiment pas être enfermés et sous la surveillance d’un patron. Même si les gens travaillent en équipe, il y a beaucoup de tâches qui sont exécutées individuellement », explique Mme Gaumond.