Un appel qui dévaste la famille
La voiture de l’homme s’était encastrée dans la chambre à coucher tuant sur le coup une mère de trois enfants
JOLIETTE | La famille d’une jeune mère de trois enfants morte happée par une voiture qui s’est encastrée dans sa maison est dévastée depuis que le chauffard a porté son verdict de culpabilité en appel.
« Quand est-ce que la justice cessera ce tourbillon d’enfer ? Les victimes et leur souffrance sont négligées par la justice », déplore dans un cri du coeur Jeanne Pouliot, mère de Rachel Middleton, tuée sur le coup le 26 octobre 2014.
Le 26 septembre dernier, Anthony Bélanger a été déclaré coupable de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort et des lésions, au palais de justice de Joliette.
Lundi dernier, son nouvel avocat a déposé l’appel de ce verdict.
TUÉE SUR LE COUP
Il y a cinq ans, les premiers répondants ont trouvé l’homme de 29 ans prisonnier de sa voiture encastrée dans la chambre à coucher d’une maison de Saint-Alexis.
Il avait deux fois la limite d’alcool permise dans le sang.
Lorsque le véhicule a roulé sur le lit, la mère de trois jeunes enfants qui dormait paisiblement est morte sur le coup et son conjoint, Joël Ricard, a été gravement blessé.
Même si tous les témoins n’ont vu que Bélanger sur les lieux du drame et ont juré qu’il était impossible qu’une autre personne se soit enfuie du véhicule dont les portes étaient coincées en raison des débris, l’accusé a prétendu tout au long du procès qu’il n’était pas le conducteur.
Une défense que le juge Jean Roy a jugée farfelue, lorsqu’il a prononcé un verdict de culpabilité.
FAMILLE ANÉANTIE
En apprenant que Bélanger portait ce verdict en appel, la famille des victimes s’est dite anéantie.
« Comment expliquer aux enfants que ce n’est pas terminé ? Ce sont eux qui ont découvert leurs parents ensevelis sous les débris. Ils n’ont plus leur maman et subissent continuellement les effets de cette tragédie. Juste d’imaginer qu’il faudra peut-être tout recommencer est insoutenable », s’insurge Mme Pouliot.
« Le dossier reviendra à la Cour le 9 janvier pour la sentence et le Directeur des poursuites criminelles et pénales fera ses représentations à ce moment-là relativement à la sentence qui devra être imposée », a dit Me Alexandre Dubois, procureur de la Couronne, en prenant acte du dépôt de l’appel.
Me Maxime Hébert Lafontaine, le nouvel avocat d’Anthony Bélanger, a refusé notre demande d’entrevue.
Bélanger pourrait prendre le chemin de la prison ce jour-là. Si l’appel est entendu, il pourrait être remis en liberté immédiatement.