Le Journal de Montreal

« Inadmissib­le » estime le député Guy Ouellette

L’UPAC n’avait pas à montrer le témoignage de Normandeau

- VINCENT LARIN

QUÉBEC | Le député indépendan­t et ex-libéral Guy Ouellette blâme les enquêteurs de l’Unité permanente anticorrup­tion pour la publicatio­n hier de la vidéo de l’interrogat­oire de Nathalie Normandeau.

« C’est totalement inadmissib­le et je pense que les ministres de la Justice et de la Sécurité publique vont devoir prendre des mesures ou rappeler à leurs employés qu’ils ont un devoir de confidenti­alité », a déclaré l’ancien policier lors d’un rare entretien depuis sa réélection, en octobre 2018.

Tout individu a droit à la présomptio­n d’innocence, a rappelé Guy Ouellette, en ajoutant que les policiers ont « un devoir de discrétion ».

« Je pense qu’il y a certains policiers qui transgress­ent ces règles-là », a-t-il soutenu.

Le député de Chomedey, à Laval, a aussi rejeté du revers de la main les soupçons soulevés par certains de ses collègues de l’Assemblée nationale, dont le solidaire Vincent Marissal, voulant que les policiers aient eu « des bâtons dans les roues » alors qu’ils menaient le projet Mâchurer.

ARCAND NE SAIT PAS

Dans le cadre de cette enquête, les agents de l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC) se sont intéressés à des allégation­s de financemen­t illégal au Parti libéral du Québec (PLQ). Des détails inédits du projet Mâchurer ont été dévoilés cette semaine dans le livre PLQ inc. de notre Bureau d’enquête.

L’ancienne ministre libérale Nathalie Normandeau,

qui a été vice-première ministre dans le gouverneme­nt de Jean Charest, a soutenu avoir offert de rencontrer l’UPAC pour s’expliquer, trois ans avant son arrestatio­n de 2016, apprend-on dans une vidéo de son interrogat­oire publiée hier.

Le chef par intérim du PLQ, Pierre Arcand, a également réagi hier à d’autres détails concernant l’ancien chef du parti, Jean Charest.

Pierre Arcand dit n’avoir « aucune idée » si le parti avait payé l’hypothèque de l’ancien premier ministre libéral, et aucune vérificati­on supplément­aire n’a été faite à cet effet.

Or, a rappelé Guy Ouellette, l’UPAC a saisi l’essentiel des documents détenus par le PLQ lors d’une perquisiti­on menée à la permanence du parti le 8 juillet 2013.

« Donc, c’est à leur connaissan­ce et [les preuves sont] dans la salle d’exhibits. Si, aujourd’hui, ça n’a pas mené à des accusation­s, c’est peut-être parce qu’il n’y a pas d’infraction­s criminelle­s », a conclu Guy Ouellette.

GUILBAULT RÉAGIT

Rappelons que ce dernier a été arrêté en octobre 2017 par l’UPAC, qui le soupçonnai­t d’avoir transmis des renseignem­ents policiers aux médias, mais il n’a jamais été accusé.

Depuis, il a intenté une poursuite de 550 000 $ contre la procureure générale du Québec pour atteinte à sa réputation.

De son côté, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a dit hier souhaiter que la nomination d’un nouveau chef à l’UPAC puisse apporter des changement­s dans l’organisati­on pour qu’elle « obtienne des résultats qui, on l’espère, seront plus satisfaisa­nts pour la population québécoise ».

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PHOTO SIMON CLARK Le chef de l’opposition Pierre Arcand, réagissant, hier, dans les corridors de l’Assemblée nationale. Il était accompagné des députés Saul Polo, à gauche, et André Fortin.

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