Les témoignages au Congrès s’enchaînent
L’enquête contre le président Donald Trump s’accélère
WASHINGTON | (AFP) Les démocrates, déterminés à avancer au pas de charge dans leur enquête contre Donald Trump, ont interrogé hier trois diplomates sur la politique américaine en Ukraine, à la veille d’un premier vote au Congrès consacré à l’explosive procédure de destitution.
La Maison-Blanche, qui dénonce une « chasse aux sorcières », a beau avoir ordonné aux membres de l’administration de ne pas répondre aux convocations des parlementaires, les témoignages s’enchaînent derrière les portes closes de la Chambre des représentants.
Cinq semaines après avoir décidé de s’engager sur la voie périlleuse de l’impeachment, les élus démocrates – qui contrôlent la chambre basse du Congrès – ont interrogé 12 hauts responsables, dont des ambassadeurs et conseillers de la Maison-Blanche.
NOUVELLES AUDITIONS ?
Hier, ils ont invité trois nouveaux témoins, dont l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, qu’ils veulent entendre le 7 novembre.
Le but de ces auditions : déterminer si le président a abusé de ses pouvoirs pour forcer Kiev à lui fournir des éléments compromettants sur son rival démocrate Joe Biden, qui pourrait l’affronter lors de la présidentielle de 2020.
Les témoins ont dépeint les efforts déployés depuis des mois par des proches du président, à commencer par son avocat personnel Rudy Giuliani, pour obtenir que Kiev ouvre une enquête pour corruption sur Joe Biden et les affaires de son fils Hunter en Ukraine.
Ces efforts ont, selon les démocrates, posé « les fondations » pour l’appel téléphonique du 25 juillet, au cours duquel Donald Trump a demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de « se pencher » sur les Biden.
Or, une aide militaire destinée à l’Ukraine avait été bloquée un peu plus tôt dans le mois. Les démocrates cherchent à savoir si le président s’en est servi comme moyen de pression.
ORDRE DE TRUMP
L’ordre de geler cette aide « a été donné par le président », a affirmé hier à la Chambre Catherine Croft, une experte de l’Ukraine au département d’État.
Sur le gril du Sénat avant sa confirmation comme ambassadeur à Moscou, le vice-secrétaire d’État John Sullivan a lui admis avoir été au courant « d’une implication de M. Giuliani dans une campagne » de dénigrement de l’ambassadrice américaine en Ukraine, rappelée à Washington avant la fin de son mandat.
Un autre spécialiste de l’Ukraine, Christopher Anderson, est revenu sur « les appels continus de M. Giuliani à ouvrir des enquêtes pour corruption » en Ukraine.