Le Journal de Montreal

Des clients ont commencé à avoir peur de la police

- VALÉRIE GONTHIER

L’offensive de la police de Laval pour arrêter des clients d’exploitati­on sexuelle fait en sorte que des hommes se sentent tellement traqués qu’ils appellent eux-mêmes le 911 lorsqu’ils se font offrir une prostituée mineure.

Depuis 2016, le Service de police de Laval mène l’opération

Défensif, qui vise à serrer la vis aux hommes qui tentent d’acheter les services sexuels de jeunes de moins de 18 ans.

La semaine dernière, huit clients se sont fait passer les menottes aux poignets, ce qui porte le compte à près de 40 arrestatio­ns en trois ans.

VISER LES ABUSEURS

Les enquêteurs remarquent ainsi que le message commence à passer : de plus en plus de clients refusent lorsqu’ils apprennent qu’on leur offre les services d’une mineure.

« Ça nous dit qu’on a raison de cibler les abuseurs qui veulent acheter les services sexuels de jeunes filles de moins de 18 ans », a indiqué la porte-parole du Service de police de Laval, la sergente Geneviève Major.

L’offensive est si forte que même des clients sont sur leurs gardes et évitent de solliciter de jeunes filles de Laval.

« Récemment, un homme a accepté les services sexuels d’une mineure, mais a précisé qu’il ne voulait pas que cela se fasse à Laval. “Parce qu’à Laval, ils arrêtent le monde” », relate la policière.

À L’ÉCHELLE NATIONALE

Selon la police de Laval, pour qu’une telle initiative soit efficace à long terme, d’autres corps de police doivent emboîter le pas.

« Ce genre d’opération devrait se faire à l’échelle nationale. Il faut dire haut et fort que cela n’a aucun bon sens de promouvoir le fait qu’on puisse acheter le corps des femmes et le corps des filles », a martelé la sergente Major.

Et si le corps de police lavallois cible davantage les mineures, il se préoccupe aussi des femmes majeures, « qui pour la majorité ont débuté alors qu’elles avaient moins de 18 ans », rappelle la policière.

11 des 40 hommes arrêtés dans le cadre de l’opération Défensif depuis 2016 ont depuis été retrouvés coupables. Ils ont écopé de la peine minimale, soit six mois d’emprisonne­ment.

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Sergente à la police de Laval
GENEVIÈVE MAJOR Sergente à la police de Laval

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