Le français obligatoire pour les immigrants
Cet apprentissage leur permettra d’obtenir des services et factures
QUÉBEC | Les nouveaux arrivants ne pourront pas communiquer en anglais avec l’État québécois, que ce soit pour obtenir des services ou recevoir des factures, affirme Simon Jolin-Barrette.
Avec la réforme linguistique du gouvernement Legault, seules la minorité historique anglophone et les membres des Premières Nations pourront communiquer avec les ministères et organismes du Québec en anglais, a révélé le ministre responsable de la langue française hier lors d’une mêlée de presse.
« Ça doit faire partie de la politique linguistique. C’est important que ceux qui bénéficient de l’exception historique la conservent, mais pour toutes les autres personnes, incluant les nouveaux arrivants ça se passe en français », a-t-il affirmé.
M. Jolin-Barrette réagissait à la publication d’une étude du Conseil supérieur de la langue française sur les pratiques linguistiques des ministères et organismes, commandée à la suite d’un reportage du Journal. Ilyaprèsd’unan, Le Journal révélait qu’Hydro-Québec envoyait désormais des factures unilingues anglophones aux 400 000 consommateurs qui l’ont demandé.
La société d’État a ainsi rompu avec une tradition de 25 ans où elle offrait à ces clients des documents bilingues. Cette décision irritait le gouvernement Legault, mais respectait la Charte de la langue française.
POLITIQUE LINGUISTIQUE
Le rapport affirme que près de la moitié des fonctionnaires ayant des communications orales avec des entreprises établies au Québec n’utilisent pas seulement le français. Plusieurs n’ont même pas de politique.
Le ministre a l’intention de mettre la machine gouvernementale au pas, incluant Hydro-Québec. M. Jolin-Barrette voit dans cette étude « accablante pour la gestion libérale » des « constats troublants ».
Il veut forcer les ministères et organismes à se doter d’une vigoureuse politique linguistique. « L’État québécois dans ses relations avec les différents citoyens, s’ils ne bénéficient pas de cette exception historique, ça doit se faire en français. Même chose pour les entreprises. Ça sera dans la politique dans chacun des ministères », a-t-il lancé.
DES QUESTIONS ?
Le critique péquiste en matière de langue, Joël Arsenault, se range derrière le ministre Jolin-Barrette lorsqu’il est question des communications avec les entreprises : elles devraient toujours se faire en français. Il s’agit d’une demande de longue date du PQ. Il se questionne toutefois sur la mise en application de l’interdiction des communications en anglais avec les nouveaux arrivants.