Le Journal de Montreal

Le français obligatoir­e pour les immigrants

Cet apprentiss­age leur permettra d’obtenir des services et factures

- CHARLES LECAVALIER - Avec la collaborat­ion de Guillaume Pelletier, 24 heures

QUÉBEC | Les nouveaux arrivants ne pourront pas communique­r en anglais avec l’État québécois, que ce soit pour obtenir des services ou recevoir des factures, affirme Simon Jolin-Barrette.

Avec la réforme linguistiq­ue du gouverneme­nt Legault, seules la minorité historique anglophone et les membres des Premières Nations pourront communique­r avec les ministères et organismes du Québec en anglais, a révélé le ministre responsabl­e de la langue française hier lors d’une mêlée de presse.

« Ça doit faire partie de la politique linguistiq­ue. C’est important que ceux qui bénéficien­t de l’exception historique la conservent, mais pour toutes les autres personnes, incluant les nouveaux arrivants ça se passe en français », a-t-il affirmé.

M. Jolin-Barrette réagissait à la publicatio­n d’une étude du Conseil supérieur de la langue française sur les pratiques linguistiq­ues des ministères et organismes, commandée à la suite d’un reportage du Journal. Ilyaprèsd’unan, Le Journal révélait qu’Hydro-Québec envoyait désormais des factures unilingues anglophone­s aux 400 000 consommate­urs qui l’ont demandé.

La société d’État a ainsi rompu avec une tradition de 25 ans où elle offrait à ces clients des documents bilingues. Cette décision irritait le gouverneme­nt Legault, mais respectait la Charte de la langue française.

POLITIQUE LINGUISTIQ­UE

Le rapport affirme que près de la moitié des fonctionna­ires ayant des communicat­ions orales avec des entreprise­s établies au Québec n’utilisent pas seulement le français. Plusieurs n’ont même pas de politique.

Le ministre a l’intention de mettre la machine gouverneme­ntale au pas, incluant Hydro-Québec. M. Jolin-Barrette voit dans cette étude « accablante pour la gestion libérale » des « constats troublants ».

Il veut forcer les ministères et organismes à se doter d’une vigoureuse politique linguistiq­ue. « L’État québécois dans ses relations avec les différents citoyens, s’ils ne bénéficien­t pas de cette exception historique, ça doit se faire en français. Même chose pour les entreprise­s. Ça sera dans la politique dans chacun des ministères », a-t-il lancé.

DES QUESTIONS ?

Le critique péquiste en matière de langue, Joël Arsenault, se range derrière le ministre Jolin-Barrette lorsqu’il est question des communicat­ions avec les entreprise­s : elles devraient toujours se faire en français. Il s’agit d’une demande de longue date du PQ. Il se questionne toutefois sur la mise en applicatio­n de l’interdicti­on des communicat­ions en anglais avec les nouveaux arrivants.

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SIMON JOLIN-BARRETTE Ministre

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