DOCS AU CLUBMED
Après la Thaïlande, des formations subventionnées en République dominicaine et en Nouvelle-Zélande
« Le Skyline Queenstown, tout comme un nid d’aigle, est posé sur un point élevé, au faîte de Bob’s Peak. Pour y accéder, nous nous y rendrons en téléphérique, un verre de champagne à la main. »
« Nous sillonnerons des routes panoramiques époustouflantes, verrons des volcans, des glaciers, des lacs aux eaux turquoise et des écosystèmes protégés. Sans oublier la petite maison de Bilbo le Hobbit. »
Après la Thaïlande, plus de 150 médecins québécois iront suivre des formations au Club Med de Punta Cana ou près d’un lac en NouvelleZélande. Le tout remboursé en partie par les contribuables et déductible d’impôts.
C’est une agence de voyages qui offre aux docteurs de suivre une quinzaine d’heures de formation tout en faisant du tourisme.
Puisque ces cours sont accrédités comme étant de la formation continue, les médecins spécialistes ont droit à une compensation de 844 $ par jour, les omnipraticiens de 702 $.
Ces montants sont versés par la Régie de l’assurance maladie du Québec en vertu de l’entente négociée entre le gouvernement et les fédérations médicales.
De plus, les billets d’avion et une partie des frais de séjour des participants sont déductibles d’impôts. Il s’agit de dépenses liées à de la formation, les médecins étant considérés comme des travailleurs autonomes.
La semaine dernière, révélait qu’une quarantaine de docteurs participeront en janvier à un séjour en Thaïlande.
« Je suis choqué, un peu comme les Québécois qui voient ça. On n’a pas besoin, pour avoir une formation, d’aller en Thaïlande », avait réagi le premier ministre, François Legault.
CANCER ET PARACHUTISME
Cette fois-ci, la formation donnée en Nouvelle-Zélande prévoit des stages sur la nutrition et le cancer ou encore sur les traitements alternatifs en cancérologie.
Entre les conférences, les docs profiteront d’activités comme le parachutisme, le saut à l’élastique, le rafting ou la randonnée à cheval.
Le séjour prévoit aussi une soirée « signature » dans un luxueux restaurant situé à flanc de montagne.
« Pour y accéder, nous nous y rendrons en téléphérique, un verre de champagne à la main », peut-on lire dans la brochure de Cameleo DPC, l’agence qui organise le voyage.
Environ une centaine de personnes (médecins et conjoints) sont déjà inscrites pour la formation qui se tiendra au début du mois d’avril.
Pour celle au Club Med de Punta Cana, en République dominicaine, une centaine de docteurs ont confirmé leur présence en plus de membres de leur famille puisque le voyage se déroule durant la semaine de relâche.
Entre les ateliers, les médecins profiteront de la plage de 400 mètres, de la section grand luxe pour adultes et d’activités pour les enfants.
ATTRAIT POUR LES MÉDECINS
Le directeur scientifique de ces deux voyages, le Dr Gilles Brousseau, indique qu’il est plus facile d’attirer des docteurs pour des formations à l’étranger que si elles se déroulent au Québec.
« Il faut regarder l’environnement de travail dans lequel les médecins de famille et spécialistes travaillent. Ils ont besoin de décrocher et [le fait] d’avoir un peu de notions médicales est un atout », indique celui qui est également doyen associé du Campus Outaouais de la Faculté de médecine de l’Université McGill.
Selon lui, le fait d’être à l’étranger permet
– Extraits de la brochure pour la formation en Nouvelle-Zélande
d’augmenter la collégialité entre spécialistes et médecins de famille. Il dit s’assurer de la pertinence des formations avec la collaboration d’autres membres d’un comité scientifique.
DÉVELOPPEMENT ET APPRENTISSAGE
Le Dr Brousseau soutient que les docteurs déboursent de leur poche une bonne partie du voyage, même s’ils ont droit à des remboursements et des déductions.
« Si vous me dites, demain matin, que madame [Danielle] McCann [ministre de la Santé] ne remboursera plus, je ne suis pas convaincu que les gens ne continueront pas à faire leur développement professionnel dans un environnement avec les gens avec lesquels ils aiment apprendre des choses », conclut-il.
Les formations sont accréditées par l’Université McGill et le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Certains conférenciers font plus d’un voyage pour limiter les coûts de formation chargés aux médecins participants.