Laval a récupéré 50 M$ issus de la collusion
De cette somme, 9 M$ ont été repris de l’ex-maire Vaillancourt
AGENCE QMI | Le maire de Laval Marc Demers a déclaré hier que sa ville avait jusqu’à présent mis la main sur près de 50 millions $ issus de sommes détournées lors de l’octroi de contrats publics durant l’époque de l’ancien maire Gilles Vaillancourt.
Au fil des ans, les sommes récupérées par Laval ont gonflé, passant de 11 millions $ en mars 2017, à 30 millions $ à la fin de 2017, puis à une quarantaine de millions $ au printemps 2018 pour des stratagèmes révélés lors de la commission Charbonneau.
« La récupération des sommes payées en trop à cause de la corruption et de la collusion qui sévissaient autrefois à Laval est une priorité pour notre administration, et je suis très fier que nous soyons les leaders incontestés en la matière », a déclaré hier le maire de Laval, par voie de communiqué.
PROGRAMME DE REMBOURSEMENT
L’argent obtenu provient notamment du programme gouvernemental de remboursement volontaire, mais aussi des ententes en marge de ce programme, notamment à la suite de poursuites judiciaires.
« Bien que le programme du gouvernement soit terminé, nous continuons à déployer les efforts nécessaires pour faire valoir les droits des contribuables lavallois et récupérer le maximum de fonds détournés depuis 1997. Jusqu’à maintenant, en plus des nombreux règlements intervenus, sept poursuites judiciaires ont été intentées et plusieurs autres suivront », a précisé Marc Demers.
Parmi les 50 millions $ récupérés, neuf millions $ avaient été repris directement de l’ancien maire Gilles Vaillancourt, qui a été reconnu coupable de fraude, d’abus de confiance et de complot, le 1er décembre 2016.
L’ex-maire avait admis avoir trempé dans un système de collusion et de corruption dans l’octroi des contrats publics à Laval, de 1996 à 2010, pour une fraude de plusieurs dizaines de millions de dollars.
L’argent que Laval a pu recouvrer a notamment servi à créer le Fonds Place-du-Souvenir, qui aide des jeunes de milieux défavorisés, et à garnir une réserve servant à acquérir des milieux naturels et à payer des infrastructures sans emprunt.
L’opposition municipale voudrait toutefois que les fonds récoltés servent à geler les taxes foncières.
« En mai dernier, nous avons présenté une proposition de gel de taxes pour les budgets 2020 et 2021. Pour des motifs purement partisans, l’administration Demers a voté contre cette mesure plutôt que de penser aux citoyens d’abord », a déclaré Michel Poissant, chef du parti Action Laval et conseiller municipal de Vimont, par voie de communiqué.
Selon lui, cette mesure coûterait cinq millions $ annuellement à la Ville.
« C’est juste le gros bon sens », a souligné M. Poissant.