La Chine importera de nouveau du porc et du boeuf canadiens
Les exportations pourront reprendre après la levée de l’embargo décrété en juin
AFP | Les exportations de porc et de boeuf du Canada vers la Chine devraient reprendre sous peu, dès la levée de l’embargo mis en place il y a cinq mois en raison de la crise diplomatique entre les deux pays.
« Bonne nouvelle pour les agriculteurs canadiens : les exportations de porc et de boeuf vers la Chine reprendront », a annoncé hier sur Twitter le premier ministre canadien Justin Trudeau.
Il a remercié le nouvel ambassadeur canadien à Pékin Dominic Barton et l’industrie canadienne de la viande « d’avoir contribué à rouvrir ce marché clé pour nos producteurs de viande et leurs familles ». Toutefois, il n’a pas fourni de détails sur l’accord, ni précisé à quel moment les exportations pourront reprendre.
« La réouverture du marché chinois est une très bonne nouvelle pour l’ensemble du secteur porcin québécois et canadien et plus particulièrement pour les transformateurs », a réagi David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec.
Il estime toutefois que la nouvelle ne changeait « pas le contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine », réclamant au passage de l’aide gouvernementale pour demeurer compétitif.
ÉLEVEURS MOINS TOUCHÉS
« Puisque notre prix est basé sur des indices américains, nos éleveurs ressentiront peu les effets de cette bonne nouvelle dans le prix qui leur est versé », a déploré M. Duval.
De son côté, le Conseil des viandes du Canada y a vu une bonne nouvelle, soutenant que les « relations commerciales de longue date avec la Chine sont très importantes pour les deux parties ».
« Nous aimerions exprimer au gouvernement du Canada notre appréciation de tous les efforts déployés tant à Ottawa qu’à Pékin afin de travailler à trouver une résolution de cet enjeu », a réagi le président de l’organisation, Chris White.
Rappelons qu’à la fin juin, la Chine avait demandé au Canada de suspendre immédiatement les exportations de viande canadienne à destination de son territoire. Pékin faisait valoir que certains certificats vétérinaires falsifiés avaient été découverts. Déjà, en mai, la Chine avait commencé à suspendre ses importations de porc provenant de deux entreprises québécoises, soit une usine du géant Olymel et le producteur Drummond Export.
CRISE SANS PRÉCÉDENT
Les relations entre Ottawa et Pékin traversent une crise sans précédent depuis l’arrestation le 1er décembre à Vancouver d’une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, accusée par les États-Unis d’avoir contourné les sanctions américaines visant l’Iran.
Depuis l’arrestation de Mme Meng, les autorités chinoises ont arrêté deux Canadiens qu’elles soupçonnent d’espionnage, et en ont condamné à mort deux autres pour trafic de drogue. Pékin assure néanmoins que ces mesures sont sans lien avec l’affaire Huawei.
La Chine est un important marché d’exportation pour le porc canadien. Elle en a acheté près de 220 000 tonnes en 2019, soit l’équivalent de plus de 491 M$. Elle a aussi importé près de 11 500 tonnes de boeuf et de veau canadiens, soit pour plus de 98 M$.
– Avec