Le Journal de Montreal

Faute de financemen­t, l’Accord de Paris n’atteindra pas ses objectifs

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PARIS | (AFP) Le retrait annoncé des États-Unis n’y changera pas grand-chose : les engagement­s chiffrés des pays signataire­s de l’Accord de Paris ne permettaie­nt déjà pas d’inverser les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsabl­es du réchauffem­ent climatique, selon une étude publiée hier.

« Les engagement­s ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs et certains de ces engagement­s ne seront même pas tenus », résume Robert Watson, ancien patron du GIEC.

Les émissions mondiales, exprimées en gigatonnes (Gt : milliard de tonnes) de carbone, sont passées de 44,7 Gt en 2010 à 53,5 Gt en 2017. Et même si tous les engagement­s de réductions étaient tenus, elles devraient être de 54 Gt en 2030.

« Sans changement­s radicaux [...], nous pourrions vivre dans un monde à + 1,5 degré dans une décennie », alors qu’il faudrait pour rester sous ce seuil une réduction de 50 % des émissions de GES d’ici 2030, soulignent les auteurs de l’étude publiée par l’ONG Fondation écologique universell­e (FEU-US).

CONTRIBUTI­ONS NATIONALES

L’Accord de Paris fixait l’objectif de contenir le réchauffem­ent « nettement en dessous de deux degrés » par rapport à l’ère préindustr­ielle, si possible à 1,5 degré. Pour ce faire, les pays signataire­s se sont engagés sur des contributi­ons nationales (NDC), à réviser tous les cinq ans.

À un an de la première révision, les auteurs ont classé les engagement­s déjà pris selon différents critères pour voir s’ils permettaie­nt d’atteindre cette réduction de 50 % des émissions de GES. Sur les 184 NDC, 128 sont insuffisan­tes, 8 « partiellem­ent insuffisan­tes », 12 « partiellem­ent suffisante­s » et 36 seulement suffisante­s.

Les quatre plus gros émetteurs, Chine, États-Unis, Union européenne (UE) et Inde représente­nt 56 % des émissions. Seule l’UE (9 % du total) est en voie de remplir, et même dépasser ses objectifs.

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