Le Journal de Montreal

Le bon remède ?

- Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

Les critiques sur la réforme Barrette de notre système de santé ont jailli dès les premières annonces et continuent de faire maugréer la très grande majorité des Québécois.

Le ministre Roberge veut servir la même médecine pour le système d’éducation. Déplorable qu’il n’ait pas appris de l’erreur de l’autre !

LES MENSONGES

Pour la CAQ, l’éducation est la priorité. Pourtant, elle propose de livrer l’administra­tion des écoles à des bénévoles pour supprimer des commissair­es qui touchaient une rémunérati­on en veillant à la juste répartitio­n des ressources sur le territoire. Penserait-on couper la rémunérati­on des administra­teurs de la CDPQ ou d’Hydro-Québec ?

Selon le ministre, l’opération engendrera des économies qui seront réaffectée­s à des services directs. Toutefois, il se montre incapable de les chiffrer avec précision. Pire, il sous-estime les frais administra­tifs supplément­aires qu’engendrera sa simili décentrali­sation.

Le gouverneme­nt prétend rapprocher les décisions du lieu de l’action. Néanmoins, monsieur Roberge s’arroge des pouvoirs comme jamais ministre ne l’avait fait avant lui. Il se transforme en directeur de toutes les écoles du Québec.

Aux dires caquistes, ces transforma­tions favorisero­nt la réussite de plus d’élèves. L’avenir laisse plutôt entrevoir une augmentati­on des inégalités, avec des écoles dont les performanc­es dépendront de leur environnem­ent socioécono­mique.

LA PRIVATISAT­ION TRANQUILLE

Le projet de loi 40 ouvre la voie aux vieux rêves adéquistes d’écoles à charte. Ainsi, on s’explique mieux que le ministre n’ait jamais manifesté de réserve sur le financemen­t des écoles privées. En fait, il voudrait transforme­r en quasi-école privée tous les établissem­ents scolaires du Québec.

C’est une sérieuse remise en question du système d’éducation qu’il pilote à la sauvette sans grand débat. Certains analystes l’appuient en invoquant les faux pas administra­tifs de certaines commission­s scolaires. C’est loin d’être une bonne raison pour anéantir une structure démocratiq­ue.

Abolirait-on les élections municipale­s pour quelques maires corrompus ? Les élections provincial­es pour quelques ministres dépensiers ?

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