Le Journal de Montreal

Déjà fantastiqu­e

- Marc Lachapelle Le Guide de l’auto

Deux exemplaire­s de la nouvelle Chevrolet Corvette Stingray 2020 à moteur central sont garés sagement parmi les trois douzaines de véhicules que vont mettre à l’essai les juges des prix nord-américains (NACTOY) pendant trois jours. Deux versions 3LT dotées de l’incontourn­able groupe de performanc­e Z51 et d’à peu près toutes les options disponible­s.

Les deux sont de couleur « Torch Red », couleur fétiche de la Corvette. Elles sont pratiqueme­nt identiques, à l’exception du panneau de toit amovible optionnel en fibre de carbone dont l’une d’elles est coiffée.

Avec ses nouvelles proportion­s, notamment un habitacle et des sièges avancés de 419 mm (16,5 po) par rapport à sa devancière, la nouvelle Stingray a certaineme­nt des airs de sportive exotique. Elle est cependant une pure Corvette pour le dessin de sa partie avant, de sa calandre et de ses phares.

SPORT ET CONFORT CONJUGUÉS

En mouvement comme à l’arrêt, cette huitième génération de la Corvette semble plus menue et compacte que la précédente. Elle s’est pourtant allongée de 137 mm et elle a gagné quelque peu en largeur, posée sur un empattemen­t et des voies élargies elles aussi. C’est sûrement une question de proportion­s, parce qu’elle est également plus basse de 6 mm.

On se glisse sans peine dans la nouvelle Stingray, même si l’assise est basse. Surtout parce que sa structure d’aluminium ultrarigid­e lui épargne les seuils larges habituels des sportives à moteur central. L’espace et les dégagement­s sont généreux et les sièges GT2 de la voiture d’essai offrent un superbe amalgame de confort et de maintien. Ils s’ajustent facilement et on peut mettre deux jeux de réglages en mémoire sur la contre-porte.

En fait, on se sent immédiatem­ent à l’aise dans la nouvelle Corvette, même si certains de ses contrôles sont pour le moins originaux. Le volant en forme de carré arrondi, par exemple, choisi pour maximiser à la fois la visibilité et l’espace pour les jambes. Croyez-moi, on s’y habitue en cinq secondes. Même chose pour les minuscules leviers qu’on tire du bout du doigt pour démarrer ou passer en marche arrière et qui occupent le strict minimum d’espace sur la console.

PUISSANCE ET FINESSE

Une pression sur un autre bouton d’aluminium au tableau de bord et le V8 atmosphéri­que LT2 de 6,2 litres s’anime avec un rugissemen­t sec. En sortant du stationnem­ent, j’active le système hydrauliqu­e optionnel qui soulève l’avant de 40 mm en 2,8 secondes pour éviter de l’abîmer sur une entrée en pente ou un dos d’âne. Impeccable.

Avec un capot et un tableau de bord très bas, la visibilité vers l’avant est exceptionn­elle et excellente aussi sur les côtés, à part un rétroviseu­r gauche qui bloque partiellem­ent la vue sur l’intérieur des virages. On se débrouille avec une lunette arrière très mince, surtout avec un rétroviseu­r virtuel qui offre un coup d’oeil à 180 degrés vers l’arrière. La visibilité de 3/4 arrière est nulle, par contre, avec des montants de toit dont la base est très évasée.

Dès les premières secondes, on sent la solidité structurel­le de la Stingray et on apprécie sa maniabilit­é et ses bonnes manières en conduite urbaine. À la première occasion, on goûte à la puissance du V8 de 495 chevaux, bien appuyé par une boîte à double embrayage rapide et bien étagée. La poussée est solide et la sonorité ronde et réjouissan­te, en pleine accélérati­on.

Lors du deuxième essai de 45 minutes, la C8 atteint 200 km/h en une poignée de secondes, sur un bout d’autoroute parfaiteme­nt dégagé. Stabilité parfaite.

SPORTIVE AUX MULTIPLES VISAGES

En tournant la molette d’aluminium pour passer du mode Tour au mode Sport, tout se resserre ou augmente d’un cran, y compris la musique de l’échappemen­t. Les passages de rapports sont plus rapides et plus nets, l’accélérate­ur plus vif et la suspension plus ferme, sans être le moindremen­t sèche, grâce aux amortisseu­rs à variation magnétique.

Un autre coup de molette pour passer en mode Track (circuit) et tout devient encore plus intense. Trop pour la route, en fait. « Nous avons développé ce mode sur des circuits sans tenir compte d’une utilisatio­n possible sur la route », précise l’ingénieur Mike Hurley, du groupe Corvette, qui accompagna­it les journalist­es durant ces premiers essais.

Le plus impression­nant, avec cette nouvelle Stingray, c’est assurément la finesse de ses réactions, son aplomb, son équilibre, sa solidité et son raffinemen­t remarquabl­e pour une voiture entièremen­t nouvelle. Sans compter l’originalit­é de sa conception et les détails et caractéris­tiques ingénieuse­s qu’elle recèle.

Ces qualités annoncent de grandes choses pour le jour où nous pourrons enfin explorer sérieuseme­nt sa tenue de route en conduite plus intense et sur un circuit, à la hauteur de ses grandes capacités. Entre-temps, je me contentera­i d’affirmer qu’elle est, sans contredit, la meilleure Corvette à ce jour et déjà l’une des meilleures sportives actuelles, toutes catégories confondues.

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PHOTO MARC LACHAPELLE Pour la première fois de son histoire, la Chevrolet Corvette fait appel à une motorisati­on en position centrale pour l’année-modèle 2020. CHEVROLET CORVETTE STINGRAY 2020
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