Le Canadien ne l’a pas volé
Mon collègue Jean-François Chaumont a bien cerné la question quand je lui ai demandé avant le match d’hier soir comment il évaluait les chances du Canadien contre les Bruins.
« Je pense qu’il va perdre, mais s’il gagne, je ne tomberai pas en bas de ma chaise », a-t-il dit.
J’aurais répondu la même chose. Les statistiques ne sont pas souvent une référence lorsque deux grands rivaux s’affrontent. Les négligés donnent tout ce qu’ils ont. Ils ne veulent pas avoir à supporter le poids d’une défaite cinglante.
FORMIDABLE MACHINE DE HOCKEY
Le Tricolore n’a pas volé cette victoire contre les Bruins. Contrairement à leur décevante prestation de samedi dernier à Dallas, les hommes de Claude Julien étaient prêts pour ce match. Ça n’a pas été du gâteau, mais le Canadien n’en a pas moins offert une très bonne performance.
J’entends les partisans des Bruins dire que ç’aurait été une autre paire de manches si leurs favoris n’avaient pas joué lundi soir. Trop facile à dire.
Les Bruins ne seraient pas revenus de l’arrière trois fois s’ils avaient été à court d’énergie. Ils forment une formidable machine de hockey. Ils dominent la Ligue nationale dans plusieurs départements.
Ils auraient pu commencer la saison au ralenti après leur amère défaite du printemps dernier en finale de la Coupe Stanley contre les Blues de Saint Louis. Or, ils jouent comme une équipe déterminée à démontrer qu’elle est incontestablement la meilleure.
APPLAUDISSEMENTS MÉRITÉS POUR CHARA
Zdeno Chara ne donne pas l’impression d’avoir 42 ans. Il est premier chez les défenseurs au chapitre du différentiel avec une fiche de +12.
Des spectateurs l’ont hué quand l’annonceur maison Michel Lacroix a souligné durant la rencontre qu’il disputait son 1500e match dans la LNH. Mais les applaudissements ont pris le dessus et Chara a témoigné son appréciation en se levant pour saluer la foule.
Comme quoi ce n’est pas péché de rendre hommage à un joueur qui sera admis au Panthéon du hockey après sa carrière.
La victoire du Canadien était, par ailleurs, la 635e de son ancien entraîneur Claude Julien, qui dirigeait quant à lui un 1200e match dans la LNH.
METE SORTI DE SA COQUILLE
Victor Mete a pour sa part agrandi son cercle de partisans en inscrivant ses deuxième et troisième buts de la saison, lui qui avait mis 127 matchs à marquer son premier but dans la LNH.
Julien l’a jumelé à Jeff Petry tandis que Ben Chiarot s’est retrouvé avec Shea Weber. Ces changements ont produit de bons résultats.
Pour ce qui est de Ryan Poehling, il a offert une performance correcte à sa première rencontre depuis son rappel de Laval. Utilisé en compagnie de Paul Byron et d’Artturi Lehkonen, il a joué avec le dynamisme qu’on lui connaît. Il a appliqué trois mises en échec et commis trois revirements, mais aucun ne s’est avéré coûteux.
Il lui reste des choses à améliorer, notamment dans le cercle des mises en jeu, mais son implication en fait un joueur utile. Il pourrait ne pas avoir à retourner à Laval.
C’est à lui de faire sa place. Enfin, Paul Byron a brisé la glace en réussissant son premier but de la campagne. On ne peut que se réjouir pour lui, parce qu’il ne triche pas. Il donne toujours tout ce qu’il a.
C’est ce que les spectateurs pensaient probablement de toute l’équipe à leur sortie du Centre Bell. Le Canadien leur a fourni un bon spectacle. Une défaite aurait été dure à avaler. Ça n’aurait pas été mérité.
Le Tricolore a été récompensé pour ses vaillants efforts.